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L'auteur palestinien de 25 ans décrit une expérience commune à de plus en plus de jeunes gens au Maghreb et au Moyen-Orient. Comme partout dans le monde, des jeunes grandissent étouffés, opprimés par la religiosité de leur famille et de leur quartier.
- Femmes, religions et intégrismesPour mon anniversaire, mes parents, qui connaissent mes péchés mignons, m’ont offert un très beau livre : L’art érotique japonais d’Ofer Shagan. Il s’agit d’une présentation des « shunga » qu’on peut joliment traduire par « images de printemps ». Ces estampes grivoises sont vraiment très belles, parfois drôles ou inquiétantes. L’ouvrage regorge d’illustrations fascinantes. Le texte m’a … Lire la suite →
The post Japon, art et pornographie appeared first on Julie Derussy.
Brilliant! Hilarious! Unless you’re in the UK… I’m so sorry, UK. Certain people in your government appear to defy Darwinism. Still, UberKinky’s [UK] Government Approved Periodic Table of Kink (large image) is really fun.
UberKinky explains it best,
On Tuesday 1 December, the Audiovisual Media Services Regulations 2014 introduced a series of restrictions on the pornography produced and sold in the UK. Now video on demand must adhere to the same strict criteria as DVDs, movies and TV shows. As a result, a number of sexual acts have been deemed too ‘harmful’ or ‘dangerous’ for us to watch, and have thus been banned from our screens altogether (if produced/provided in the UK). The UK is now subject to some of the most severe content restrictions in Europe.
(…) Now, with the new pornographic laws in place, we decided to update our UberKinky Periodic Table of Kink to reflect this. So Check out our all new Government Approved Periodic Table of Kink today and find out which of your favourite fetishes have been outlawed!
Remember; it’s better to educate than regulate…
“Pornography is the canary in the coalmine of free speech: it is the first freedom to die. If this assault on liberty is allowed to go unchallenged, other freedoms will fall as a consequence.”
- Myles Jackman, legal adviser for Backlash
Found via the wonderful Ms. Naughty (@MsNaughty).
Content copyright © 2013 Violet Blue ® (R) permitted for use on tinynibbles.com only.Oh quelle surprise! Si seulement on avait pu s’y attendre. 70% des unions maritales mormones entre un gay et une femme finissent en divorces. La force divine a manifestement dû prendre le mauvais chemin, et ne pas donner l’énergie aux hommes pieux pour lutter contre leur homosexualité.
Mon mari n’est pas gay
Un sondage publié en mars de l’année passée aux Etats-Unis refait surface, au moment où la chaîne américaine TLC diffuse «My Husband’s Not Gay», racontant l’intimité d’hommes homosexuels mormons qui se marient avec une femme pour sortir de leurs penchants pour les garçons.
Mais rien n’y fait… ni thérapie, ni foi, rien. Impossible de (re)virer sa cuti, adieu femme, je te quitte pour un homme. En plus de faire ses valises, ces homosexuels qui tentaient, vainement manifestement, de ne pas céder au péché quitte aussi l’Eglise mormone dans la foulée.
(via GayStarNews)
Vu sur Fantastiques Amours, Collectif
J’avais évoqué sur mon blog l’appel à textes des éditions Artalys. En voici le fruit : un recueil de cinq textes qui associent érotisme et littérature de l’imaginaire, Fantastiques Amours. C’est un livre curieux, dans le sens où aucun autre point commun ne vient unifier l’ensemble. De la fantasy, de la SF, du fantastique. Des textes […]
Cet article provient de Littérature érotique
Cinq fois plus susceptibles de commettre une tentative de suicide que les hétérosexuels. C’est le résultat alarmant d’un sondage mené par l’Université de Zürich conjointement avec l’association Dialogai. Les jeunes homosexuels ou bisexuels sont plus traversés par des idées noires que leurs camarades hétérosexuels.
De mal en pis
Constat sombre, qui confirme une première tendance évoquée en 2012. 5800 adolescents hommes ont été interrogés pour cerner les problèmes liés à leur coming-out et à leur homosexualité. En plus d’un risque plus élevé de dépression, c’est la sortie du placard qui reste le plus fréquemment l’origine des tentatives de suicide.
D’où l’importance des campagnes de prévention et d’aides dans le domaine de la jeunesse et les écoles. Une plateforme internet alémanique, DU BIST DU, propose un service de soutien, ou encore la ligne téléphonique 147 de Pro Juventute. Le coming-out représente un moment de stress intense pour les jeunes, qui le font pour la plupart entre 14 et 17 ans. Peur du rejet familial ou encore crainte de ne pas être accompagné dans cette démarche par un enseignant. D’où un besoin accru de former les professionnels de la jeunesse, et briser les préjugés et les craintes chez les hétérosexuels.
(via Queer.ch)
Insatiable woman!
—-
Picture by Lena Emery
Un hétéro, une lesbienne, ne sauraient que se réjouir de passer un moment en sa compagnie… Et pourtant. Si une femme, inconnue, se présente nue en frappant à votre porte, si elle réclame du sexe, il y a de fortes chances que vous appeliez la police. Pourquoi ?
Il existe depuis les années 70 une théorie relativement peu connue du grand public en France : la théorie des scripts sexuels. Elle repose sur l’idée que la sexualité ne relève pas d’un besoin physique «naturel», ni «instinctif», inscrit en nous à la naissance. Elaborée par deux sociologues américains – John Gagnon et William Simon – cette théorie repose sur un constat simple : il y a plein de situations qui désamorcent la sexualité. En d’autres termes : c’est la situation qui excite (ou pas). Un exemple ? «Prenez un homme ordinaire de la classe moyenne […] et envoyez-le en voyage d’affaires, ou pour raisons professionnelles, dans un grand hôtel relativement anonyme. En retournant à l’hôtel le soir, il ouvre sa porte et là, dans la pénombre du couloir, il distingue une femme extrêmement séduisante et presque nue. On peut tout à fait penser que l’excitation sexuelle ne va pas être sa première réaction. Une petite minorité d’hommes – ceux qui sont un peu plus paranoïaques que les autres – vont tout d’abord chercher à identifier les signes de la présence de l’avocat de leur femme ou d’un détective privé. La majorité d’entre eux optera tout simplement pour une retraite embarrassée et précipitée. Même de retour dans le couloir et voulant vérifier le numéro de sa chambre, notre homme n’aura pas de réaction sexuelle. Il retournera plus probablement à la réception pour élucider le problème et utilisera le téléphone, qui est affectivement neutre. Dans cette situation, il manque un script efficace qui autoriserait cet homme à définir cette femme comme acteur érotique potentiel (le simple fait qu’elle soit séduisante ou presque nue n’est pas suffisant en soi) et la situation comme potentiellement sexuelle».
Ce texte est de John Gagnon. On lui doit d’avoir, bien avant Michel Foucault, remis en question l’idée selon laquelle la sexualité relèverait d’un besoin physique, voire biologique. Cette idée, héritée de Freud et Kinsey, établit que nos désirs sont inscrits en nous de naissance et nous programment pour assurer la survie de l’espèce. Gagnon s’étonne : si c’était vrai, nous devrions être capables de bander ou de mouiller pour n’importe quel partenaire sexuel potentiel. Pourquoi n’est-ce pas le cas ? L’explication la plus courante veut que l’humain soit une boule de pulsions à l’état naturel mais qu’à l’état civilisé, il ait appris à se contrôler. En d’autres termes : si la société existe c’est pour canaliser notre instinct sexuel. De nos jours encore, cette explication est défendue aussi bien par le courant psychanalytique hérité de Freud que par le courant behavioriste hérité de Kinsey. Ces deux courants partagent l’image prédominante d’un «instinct sexuel considéré comme une exigence biologique fondamentale qui s’exprime de manière autonome et qui doit être contrôlé par la matrice culturelle et sociale».
Cette vision de la sexualité ne colle pas avec les faits, remarque Gagnon. Dans la réalité, l’excitation est psychique, non pas physiologique. Faire l’amour, ce n’est pas «comme si l’on frottait deux bâtons pour faire du feu.» Il ne suffit de produire un peu de chaleur corporelle pour que l’orgasme se produise. Dans les faits, énormément d’actes en apparence érotiques ne le sont pas : «la palpation des seins dans le dépistage du cancer, l’examen gynécologique, l’insertion d’un tampon dans le vagin, le bouche-à-bouche lors d’une opération de secourisme.» Lorsqu’un homme exhibe son pénis en surgissant d’une porte cochère, vous avez peur, vous n’êtes pas excité(e)s. Dans les faits, un indien des plaines n’est pas excité par les mêmes choses qu’un pèlerin huguenot. Un Japonais n’est pas excité par les mêmes choses qu’un Africain. Il ne suffit pas d’avoir des organes génitaux pour avoir envie. Ni d’en voir, ni d’en toucher, ni de se faire toucher. Pourquoi ? Parce que, pour devenir sexuelle, une situation doit correspondre à ce que Gagnon et Simon appellent un «script», c’est-à-dire un scénario conforme à ce que vous avez appris à considérer comme excitant. Il faut aussi que votre partenaire partage cette vision des choses, d’ailleurs. Ceux et celles qui fantasment sur le fait d’être une «salope», trouvent rarement excitant d’être au lit avec quelqu’un qui les méprise et les insulte au premier degré.
Pour être sexuelle, une situation doit correspondre à quelque chose que vous avez appris à considérer comme sexuelle, continue Gagnon. Par exemple : si vous avez appris que l’anus d’un homme (un «vrai») est intouchable, il y a peu de chances qu’un doigt dans le cul vous excite. Mais si vous avez appris qu’il y a un point G dans l’anus, et pour peu que vous ayez fait l’expérience de cette caresse, vous serez très excité qu’on vous la propose. Les scripts se construisent d’ailleurs toujours à plusieurs niveaux. Au niveau social, familial, il s’agit de scénarios qu’on vous apprend à considérer comme l’ordre des choses : «Quand tu auras 13-15 ans, tu tomberas peut-être amoureuse, vous prévient votre mère. A ce moment-là, le garçon voudra t’embrasser…». Le script social c’est l’ensemble des actes prescrits ou interdits que les enfants, en grandissant, apprennent à interpréter comme des choses excitantes : on leur dit que le baiser doit se faire avec la langue (ce qui, a priori, est plutôt dégoûtant), qu’il faut d’abord un rendez-vous avant le passage à l’acte et d’abord des préliminaires avant la pénétration… Dans la société contemporaine, un certain nombre d’attitudes, de postures, de conduites sont présentées comme ayant une valeur sexuelle et c’est pourquoi, afin de se rendre excitant(e)s, les femmes portent des talons aiguilles et les hommes des symboles pouvoir qui, dans d’autres cultures, sont regardés avec étonnement… Autres cultures dans lesquelles prolifèrent des signaux sexuels que nous sommes incapables de «voir», à moins d’être initiés.
Mais les scripts ne sont pas que sociaux. Ils se construisent aussi au niveau individuel. Chaque personne apprend à se construire avec et contre la norme ambiante, par confrontation de ses scénarios personnels avec ceux que sa communauté d’appartenance lui prescrit et ceux que ses partenaires veulent lui faire partager. Chaque rencontre offre l’occasion de découvrir des scripts différents, avec lesquels «arranger» les siens. «On observe une lutte permanente entre les groupes et les individus pour faire valoir leurs propres scénarios», raconte Gagnon, qui analyse l’évolution des sociétés comme une forme de lutte permanente entre ce que le système dominant (la famille, l’école, la religion, la culture, la loi, l’armée, les entreprises, etc.), désigne comme «bonne sexualité» et ce que nous trouvons, nous personnellement, excitant. Toute la dynamique sociale s’enroule autour de cette lutte permanente, grâce à laquelle on se construit, ajoute Gagnon qui définit la sexualité comme le moteur de notre évolution personnelle et collective. Avec lui, le désir n’est plus cette pulsion bestiale contre laquelle nous devons nous battre, mais au contraire cette graine que la civilisation place en nous afin de nous aider à devenir plus adulte, plus autonome, plus apte à jouir de la vie et à donner du sens à nos existences. Avec la théorie des scripts (1), «plus que l’expression culturellement censurée d’un instinct, le désir apparaît comme le mouvement vers un possible».
Les scripts de la sexualité. Essais sur les origines culturelles du désir, de John Gagnon. Traduction : Marie-Hélène Bourcier. Préface d’Alain Giami. Editions Payot.
A lire : «Les constructions sociales de la sexualité», de Michel Bozon et Henri Leridon. In: Population, 48e année, n°5, 1993 pp. 1173-1195.
«Présentation de l’article de John Gagnon», de Michel Bozon et Alain Giami. In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 128, juin 1999. Sur la Sexualité. pp. 68-72.
(1) La formule finale est extraite du texte co-signé par Bozon et Giami.
Un hétéro, une lesbienne, ne sauraient que se réjouir de passer un moment en sa compagnie… Et pourtant. Si une femme, inconnue, se présente nue en frappant à votre porte, si elle réclame du sexe, il y a de fortes chances que vous appeliez la police. Pourquoi ?
Il existe depuis les années 70 une théorie relativement peu connue du grand public en France : la théorie des scripts sexuels. Elle repose sur l’idée que la sexualité ne relève pas d’un besoin physique «naturel», ni «instinctif», inscrit en nous à la naissance. Elaborée par deux sociologues américains – John Gagnon et William Simon – cette théorie repose sur un constat simple : il y a plein de situations qui désamorcent la sexualité. En d’autres termes : c’est la situation qui excite (ou pas). Un exemple ? «Prenez un homme ordinaire de la classe moyenne […] et envoyez-le en voyage d’affaires, ou pour raisons professionnelles, dans un grand hôtel relativement anonyme. En retournant à l’hôtel le soir, il ouvre sa porte et là, dans la pénombre du couloir, il distingue une femme extrêmement séduisante et presque nue. On peut tout à fait penser que l’excitation sexuelle ne va pas être sa première réaction. Une petite minorité d’hommes – ceux qui sont un peu plus paranoïaques que les autres – vont tout d’abord chercher à identifier les signes de la présence de l’avocat de leur femme ou d’un détective privé. La majorité d’entre eux optera tout simplement pour une retraite embarrassée et précipitée. Même de retour dans le couloir et voulant vérifier le numéro de sa chambre, notre homme n’aura pas de réaction sexuelle. Il retournera plus probablement à la réception pour élucider le problème et utilisera le téléphone, qui est affectivement neutre. Dans cette situation, il manque un script efficace qui autoriserait cet homme à définir cette femme comme acteur érotique potentiel (le simple fait qu’elle soit séduisante ou presque nue n’est pas suffisant en soi) et la situation comme potentiellement sexuelle».
Ce texte est de John Gagnon. On lui doit d’avoir, bien avant Michel Foucault, remis en question l’idée selon laquelle la sexualité relèverait d’un besoin physique, voire biologique. Cette idée, héritée de Freud et Kinsey, établit que nos désirs sont inscrits en nous de naissance et nous programment pour assurer la survie de l’espèce. Gagnon s’étonne : si c’était vrai, nous devrions être capables de bander ou de mouiller pour n’importe quel partenaire sexuel potentiel. Pourquoi n’est-ce pas le cas ? L’explication la plus courante veut que l’humain soit une boule de pulsions à l’état naturel mais qu’à l’état civilisé, il ait appris à se contrôler. En d’autres termes : si la société existe c’est pour canaliser notre instinct sexuel. De nos jours encore, cette explication est défendue aussi bien par le courant psychanalytique hérité de Freud que par le courant behavioriste hérité de Kinsey. Ces deux courants partagent l’image prédominante d’un «instinct sexuel considéré comme une exigence biologique fondamentale qui s’exprime de manière autonome et qui doit être contrôlé par la matrice culturelle et sociale».
Cette vision de la sexualité ne colle pas avec les faits, remarque Gagnon. Dans la réalité, l’excitation est psychique, non pas physiologique. Faire l’amour, ce n’est pas «comme si l’on frottait deux bâtons pour faire du feu.» Il ne suffit de produire un peu de chaleur corporelle pour que l’orgasme se produise. Dans les faits, énormément d’actes en apparence érotiques ne le sont pas : «la palpation des seins dans le dépistage du cancer, l’examen gynécologique, l’insertion d’un tampon dans le vagin, le bouche-à-bouche lors d’une opération de secourisme.» Lorsqu’un homme exhibe son pénis en surgissant d’une porte cochère, vous avez peur, vous n’êtes pas excité(e)s. Dans les faits, un indien des plaines n’est pas excité par les mêmes choses qu’un pèlerin huguenot. Un Japonais n’est pas excité par les mêmes choses qu’un Africain. Il ne suffit pas d’avoir des organes génitaux pour avoir envie. Ni d’en voir, ni d’en toucher, ni de se faire toucher. Pourquoi ? Parce que, pour devenir sexuelle, une situation doit correspondre à ce que Gagnon et Simon appellent un «script», c’est-à-dire un scénario conforme à ce que vous avez appris à considérer comme excitant. Il faut aussi que votre partenaire partage cette vision des choses, d’ailleurs. Ceux et celles qui fantasment sur le fait d’être une «salope», trouvent rarement excitant d’être au lit avec quelqu’un qui les méprise et les insulte au premier degré.
Pour être sexuelle, une situation doit correspondre à quelque chose que vous avez appris à considérer comme sexuelle, continue Gagnon. Par exemple : si vous avez appris que l’anus d’un homme (un «vrai») est intouchable, il y a peu de chances qu’un doigt dans le cul vous excite. Mais si vous avez appris qu’il y a un point G dans l’anus, et pour peu que vous ayez fait l’expérience de cette caresse, vous serez très excité qu’on vous la propose. Les scripts se construisent d’ailleurs toujours à plusieurs niveaux. Au niveau social, familial, il s’agit de scénarios qu’on vous apprend à considérer comme l’ordre des choses : «Quand tu auras 13-15 ans, tu tomberas peut-être amoureuse, vous prévient votre mère. A ce moment-là, le garçon voudra t’embrasser…». Le script social c’est l’ensemble des actes prescrits ou interdits que les enfants, en grandissant, apprennent à interpréter comme des choses excitantes : on leur dit que le baiser doit se faire avec la langue (ce qui, a priori, est plutôt dégoûtant), qu’il faut d’abord un rendez-vous avant le passage à l’acte et d’abord des préliminaires avant la pénétration… Dans la société contemporaine, un certain nombre d’attitudes, de postures, de conduites sont présentées comme ayant une valeur sexuelle et c’est pourquoi, afin de se rendre excitant(e)s, les femmes portent des talons aiguilles et les hommes des symboles pouvoir qui, dans d’autres cultures, sont regardés avec étonnement… Autres cultures dans lesquelles prolifèrent des signaux sexuels que nous sommes incapables de «voir», à moins d’être initiés.
Mais les scripts ne sont pas que sociaux. Ils se construisent aussi au niveau individuel. Chaque personne apprend à se construire avec et contre la norme ambiante, par confrontation de ses scénarios personnels avec ceux que sa communauté d’appartenance lui prescrit et ceux que ses partenaires veulent lui faire partager. Chaque rencontre offre l’occasion de découvrir des scripts différents, avec lesquels «arranger» les siens. «On observe une lutte permanente entre les groupes et les individus pour faire valoir leurs propres scénarios», raconte Gagnon, qui analyse l’évolution des sociétés comme une forme de lutte permanente entre ce que le système dominant (la famille, l’école, la religion, la culture, la loi, l’armée, les entreprises, etc.), désigne comme «bonne sexualité» et ce que nous trouvons, nous personnellement, excitant. Toute la dynamique sociale s’enroule autour de cette lutte permanente, grâce à laquelle on se construit, ajoute Gagnon qui définit la sexualité comme le moteur de notre évolution personnelle et collective. Avec lui, le désir n’est plus cette pulsion bestiale contre laquelle nous devons nous battre, mais au contraire cette graine que la civilisation place en nous afin de nous aider à devenir plus adulte, plus autonome, plus apte à jouir de la vie et à donner du sens à nos existences. Avec la théorie des scripts (1), «plus que l’expression culturellement censurée d’un instinct, le désir apparaît comme le mouvement vers un possible».
Les scripts de la sexualité. Essais sur les origines culturelles du désir, de John Gagnon. Traduction : Marie-Hélène Bourcier. Préface d’Alain Giami. Editions Payot.
A lire : «Les constructions sociales de la sexualité», de Michel Bozon et Henri Leridon. In: Population, 48e année, n°5, 1993 pp. 1173-1195.
«Présentation de l’article de John Gagnon», de Michel Bozon et Alain Giami. In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 128, juin 1999. Sur la Sexualité. pp. 68-72.
(1) La formule finale est extraite du texte co-signé par Bozon et Giami.
À l'occasion de la promulgation de la loi libéralisant l'avortement en France, le 17 janvier, Osez le Féminisme ! lance avec les 44 associations des Féministes en Mouvements et plus d'une vingtaine de partenaires la campagne #BougezpourLIVG.
- AvortementAu lit, chacune son attitude, ses préférences et ses positions. À côté de la sauvage levrette, de la dominante amazone ou du celèbre missionnaire, il y a cette position au nom doux et aquatique, mais reléguée au rang des mauvaises élèves : l’étoile de mer.
Entre deux boîtes de chocolats et un nombre innommable de coupes de champagne durant les fêtes, j’ai repensé nonchalamment à des discussions passées avec des amis de sexe masculin. J’ai surtout repensé à cette réflexion entendue plusieurs fois de leur bouche ou de celles d’acteurs dans les films, ou lues dans des magazines : “Le pire avec les meufs au lit, c’est l’étoile de mer !”
L’étoile de mer, ça évoque tout de suite la passivité absolue, la soumission tellement profonde qu’elle en devient inexistence, l’ennui, le néant.… Lire la suite
Cet article Et si l’étoile de mer au lit n’était qu’un mythe ? est apparu en premier sur Desculottees.