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Le STRASS se félicite de la position prise par Amnesty International en faveur de la dépénalisation complète du travail sexuel, c’est-à-dire des travailleuses du sexe ainsi que des clients et des parties tierces. Ce vote est le résultat de deux années de consultations et de compilation de la recherche existante sur l’impact des lois de pénalisation.
Amnesty International rejoint donc la liste des nombreuses organisations internationales de défense des Droits Humains opposées à la pénalisation du travail sexuel. Cf http://strass-syndicat.org/manifeste-contre-la-penalisation-des-prostituees-et-de-leurs-clients/
Cette prise de position d’Amnesty International est un symbole fort, mais elle ne restera qu’un symbole tant que les travailleurSEs du sexe resteront l’objet de la répression qui les vise, que ce soit via le délit de racolage, le délit de proxénétisme, ou la chasse aux migrantEs. Les États doivent cesser d’ignorer nos revendications et reconnaître notre expertise dans la mise en place des mesures qui nous visent directement ou indirectement.
Nous espérons que les parlementaires français, qui doivent dans les mois qui viennent voter une proposition de loi qui propose de toujours plus pénaliser le travail du sexe, sauront prendre en compte les recommandations d’une organisation internationale telle qu’Amnesty.
Nous rappelons également que, loin de nous reposer sur ce symbole, nous resterons plus que jamais mobilisées jusqu’à la décriminalisation effective du travail sexuel qui ouvrira des perspectives de solidarités sans danger pour les travailleurSEs du sexe du monde entier.
Cet article Le STRASS et la position d’Amnesty International est apparu en premier sur Strass Syndicat du travail sexuel.
Vu sur AT Fantasmes 2 – le musicien, l’auto-stoppeuse
Un AT sur le thème du triolisme se termine dans une quinzaine de jours. Plutôt que de lancer le nouvel AT à ce moment-là, parce que je risque d’être alors particulièrement occupée et parce que des auteurs ont pu me poser la question des « professions » ou « activités » choisies pour le second volume Fantasmes, j’anticipe sur […]
Cet article provient de Littérature érotique
Le porno féministe est un label vendeur visant à nous faire croire qu’il existerait un «bon» porno (égalitaire, consensuel) par opposition à un «mauvais» porno (une industrie mainstream dominée par des hommes). Manque de pot, le porno féministe ne plaît pas à toutes les femmes…
«Les filles ont une consommation de porno assez différente des mecs : elles regardent des choses plus violentes. Plus intenses, en tout cas.» S’il faut en croire Stephen des Aulnois, fondateur du magazine en ligne Le Tag Parfait, ce sont les tags SM qui ressortent lorsqu’on examine les statistiques de recherche pour les femmes qui fréquentent les sites de X. «Les filles vont regarder du sado-masochisme poussé. Sinon, il y a quelque chose qui marche très bien auprès de la population des adolescentes (18-21 ans), c’est le tag “first anal“ qui est correspond à la première sodomie filmée.» Stephen ne se l’explique pas. Il ajoute : «Même si elles ne le pratiquent pas, c’est le SM qui les attire. (1)» Que faut-il en déduire ? Pour la réalisatrice Ovidie, auteure du documentaire «A quoi rêvent les jeunes filles ?» (2), il y a là quelque chose de choquant : «Cette génération semble se désintéresser complètement de la pornographie féminine», déplore-t-elle. Pire : non seulement les filles qui ont grandi avec Internet se détournent des productions «féministes» mais leur préfèrent les productions «machistes».
«Un des phénomènes symptomatique» de cette tendance est l’émergence d’un acteur qu’Ovidie voue aux gémonies : «Il s’appelle James Deen. Il a 27 ans et c’est la star du X préférée des jeunes femmes. Il domine, étrangle, gifle et son public féminin en raffole. Des femmes lui consacrent des tumblers. Les blogueuses ne tarissent pas d’éloges à son sujet. Même mes propres amies s’échangent des vidéos. Certaines disent que c’est un féministe car il revendique le droit pour les femmes d’êtres soumises et d’aimer ça. On croit rêver.» Pour Ovidie, le succès de James Deen est révélateur. De quoi ? Du fait que les femmes restent soumises à un ordre patriarcal.
«Lorsque j’ai réalisé mes premiers films X, je pensais que les bases de l’égalité homme-femme étaient suffisamment consolidées pour que nous puissions faire avancer le combat sur ce territoire. Les luttes anti-porno des féministes conservatrices me paraissaient ringardes et dépassées : je n’avais pas conscience du travail qu’il restait à faire. La révolution sexuelle n’est vieille que de quarante ans. Quarante ans, c’est trop court pour déconstruire des siècles de domination masculine.» Pour Ovidie, la pornographie n’a rien permis de changer : «Ce n’est qu’une forme de sexisme devenu sexy qui reproduit des schémas archaïques». Elle garde cependant l’espoir que la pornographie «féministe» permette de faire évoluer les mentalités. Son activisme consiste à réaliser des films où femmes et hommes se désirent mutuellement, dans un contexte propice aux aux gestes tendres et au vrai partage. Tout comme la réalisatrice suédoise Erika Lust, qui milite pour un «meilleur» porno (c’est-à-dire féministe), elle pense qu’il faut produire du cinéma de sexe éthique, avec de vraies valeurs.
Le problème, c’est que – ce-faisant – Ovidie et Erika Lust véhiculent le même discours stigmatisant que les ligues anti-pornographie. Lorsqu’elles affirment qu’elles veulent faire du «bon» porno, elles sous-entendent que le porno en soi est «mauvais», rejoignant ainsi la cohorte des censeurs. Leurs arguments – basés sur la distinction binaire entre «bon» érotisme et «mauvaise» pornographie – s’appuient sur l’idée qu’il faut établir des normes de comportement sexuel au cinéma. Pourquoi ? Parce que le X prend part à l’éducation et contribue à légitimer un modèle de relations qui implique la subordination de la femme, disent-elles… Cet argument est-il pertinent ? Oui et non. Oui, c’est vrai que le porno participe de la façon dont nous vivons notre sexualité. Mais non, l’influence directe du porno sur le comportement des spectateurs (pas plus que celle de la violence dans les jeux de rôle ou dans les jeux vidéos) n’a jamais été prouvée.
Les spectateurs non seulement sont capables de faire la distinction entre fiction et réalité mais ils tirent leur plaisir du léger hiatus qui sépare le porno d’un documentaire. L’aspect «authentique» des relations sexuelles fournit matière à jouissance : tout en sachant qu’il s’agit d’acteurs, le spectateur aime s’imaginer qu’il regarde du «vrai» et que «pour de vrai» les femmes pourraient dans la vraie vie s’offrir à lui comme des chattes en rut… ainsi que font les pornstars à l’écran. Tout ça n’est qu’un jeu imaginaire bien sûr. Comme tous les jeux, qui consistent à brouiller les frontières trop nettes que nous posons entre les catégories (bien-mal, mâle-femelle), la simulation pornographique est un espace de liberté qui consiste pour le spectateur / la spectatrice à se projeter dans une scène excitante car interdite.
Le porno est sexiste parce qu’il est transgressif. S’il n’était pas transgressif, il ne serait pas porno. A rebours d’une morale bourgeoise qui réprime les comportements dits «bestiaux», l’excès, la transe et la violence, le porno met en scène l’utopie d’un monde peuplé de femmes avides et disponibles. Il s’agit de faire rêver le spectateur / la spectatrice sur l’image d’un désir contagieux, immédiat, facile à satisfaire entre les bras de créatures torrides et vicieuses. De ce point de vue, il est normal que les filles accordent leur préférence à des icônes comme James Deen. Il est absurde de penser que ces filles n’ont aucune morale. Rien n’est plus nécessaire aux fantasmes que la morale. C’est là où Ovidie, tout comme Erika Lust, ont tort de prôner la supériorité de leur production sous prétexte qu’elle est consensuelle, égalitaire et remplie de bons sentiments. Le porno qui prétend libérer les femmes de l’oppression, à grands renforts d’images esthétisantes, les enferme dans une imagerie plus nocive que les pires des productions hardcore.
Le problème avec le label «féministe» c’est donc qu’il contribue à reproduire le jugement binaire des contempteurs du X. Méfiez-vous du «discours normatif sur la “bonne image“ sexuelle», soutient le sociologue Florian Vörös : il ne fait que «reproduire les échelles de valeur hégémoniques». Vörös cite à ce sujet une star du porno queer, Jiz Lee (3), dont l'allocution aux derniers Feminist porn awards commençait par la phrase : «Le “porno féministe“ n’existe pas. “Le “porno féministe“ est un label à la mode qui attire l’attention des gens sur une chose importante : c’est que l’industrie du sexe et le féminisme ne sont pas forcément opposés. Mais le problème avec ce label c’est qu’il résume le préjugé selon lequel il y aurait un sous-genre de porno qui serait acceptable par opposition à un porno mainstream qui serait misogyne… Ce qui est faux».
Même s’il attire utilement l’attention du public sur des productions novatrices, ce label ne rend pas service au porno, car il entretient des idées préconçues : à savoir que le porno est aux mains de producteurs machistes qui exploitent des actrices, que le porno est violent, que le porno n’est pas fait pour les femmes, etc. Notre société attribue au porno tous ses maux. Mais ce n’est pas le porno, c’est la société qui produit des inégalités sociales entre hommes et femmes. C’est la société qui assigne aux femmes le rôle de poupée Barbie. Le porno, lui, se constitue d’une infinité de sous-genres qui couvrent toutes les pratiques, tous les jeux de rôle possibles, toutes les subversions. Alt-porn, indie porn, porn queer , porn éthique, porn de femme, porn de gouines, porn de trans… La plupart de ces niches ne cherchent pas à tracer la ligne entre ce qui est bon ou mauvais, mais plutôt à combattre le stigmate qui frappe le porno. Le stigmate fait croire aux gens que le porno est monolithique. La réalité c’est que le porno explore toutes les formes de corps et tous les types de sexualités.
LIRE : Cultures pornographiques, dirigé par Florian Vörös, aux éditions Amsterdam. 320 pages. 23 euros.
NOTES
(1) «Mon intervention dans le doc d’Ovidie qui m’a un peu surpris car je sors ça comme si c’était une vérité générale alors qu’en fait je parlais d’une mini étude très empirique sur la consommation de nos lecteurs et lectrices. Ce qu’il en ressortait était que les tags proche du réel (first anal) ou transgressifs (bdsm, soumission, ou anal...) semblaient plus plaire que d’autres, contrairement aux hommes qui fantasmaient plus sur du porno Glamcore type X-Art. C’est également une analyse que je tire des nombreux petits entretiens qu’on a pu faire dans la rubriquer Les Parfaites sur le site». (Stephen des Aulnois, 12 août 2015)
(2) Le documentaire Infrarouge «A quoi rêvent les jeunes filles?» réalisé par Ovidie, a été diffusé mardi 23 juin 2015, à 23h10, sur France 2.
(3) Ainsi qu’elle l’indique très clairement sur son blogue, Jiz Lee est actrice de pornos «indépendants, queer et mainstream». Elle affirme travailler dans les niches «indie, queer et hardcore gonzo» (et non pas dans la catégorie du «porno féministe»). Jiz Lee se définit comme une Gender-Queer, c’est-à-dire ni homme, ni femme, ni hétéro, ni homo, mais tout à la fois, suivant le rôle qu’elle a envie de jouer.
POUR EN SAVOIR PLUS : «A quoi sert le porno ?». «Sommes-nous sexuellement libérés ?».La première partie de ce dossier : Un porno moins sexiste ? (consacré au projet de la réalisatrice suédoise Erika Lust).A quoi sert le porno ?, Le regard caméra dans les films de cul. Combien rapporte un film porno (en France) ?
LA REPONSE DE OVIDIE A MON ARTICLE sur MetroNews. L’info relayée par Arrêt sur Images.
ILLUSTRATION : XConfessions, d’Erika Lust.
This isn’t a sex related post, so feel free to skip this one and rest happy knowing we’ll be back to our irregularly scheduled sex culture fascinations after this post. (You can always enjoy my new cyberpunk erotica collection in the interim.)
While covering two information security conferences for work in Las Vegas last weekend, I stayed at Bally’s Hotel and Casino, which was the location of the second conference (DEF CON 23). I’m a massive horror film fan, and occasional film reviewer for various media outlets, so I know a lot of odd details about choices directors have made when making certain films. The Shining is one of my favorites, and I’ve studied it extensively. With that in mind, Bally’s, formerly the MGM Grand, is by far one of the creepiest hotels I’ve ever stayed in.
It’s important to note that everything in this post related to films is entirely coincidental.
On the second day of my stay, a fire alarm went off sometime before I awoke in the morning, it seemed to be outside and continued for over an hour until I left my room to get in a cab and go to work at Mandalay Bay, location of the Black Hat conference. I mentioned the alarm to the cab driver, and he remarked at what a traumatic noise that must have been for people at Bally’s. When I asked why, he told me about the 1980 fire in the casino, which spread to the hotel, killing 85 people and injuring over 700. You can read the fire investigation report here.
Most of the deaths, I discovered, occurred in the North — now Indigo — tower rooms, hallways, stairwells, floor lobbies, and elevators. I noticed that the Wikipedia article seems to deliberately skirt this fact. Only a few deaths occurred in the casino, and a few others died from jumping or falling. The fire started from faulty wiring in a kitchen socket, and estimates by the Clark County Fire Department clocked the speed of the fire’s spread through the casino at 15 to 19 feet per second. Because the fire started at around 7:00 am, most guests were in their rooms (the hotel was at 99% capacity). It was a tragedy that changed regulations around fire alarms and fire sprinklers.
I was already uncomfortable about the hotel, due to a nightmare about people — or rather, human mannequins in breathing masks — watching me from a square cut in the ceiling over my bed. But that cab ride was when I realized just how much the hotel reminded me of Stanley Kubrick’s film, The Shining. Please note that there’s no way the two could possibly be related; The Shining came out in May 1980, while the MGM’s (Bally’s) fire happened in November 1980.
The MGM Grand had originally opened on the Bally’s site in 1973, and for its 7-year run, was *the* place for Hollywood stars to stay, play (lotsa Rat Pack activity), perform, and film celebrity TV shows.
Interestingly, in The Shining as Mr. Ullman tours Jack and Wendy through the Overlook, he says,
Ullman: “This place has had an illustrious past. In it’s heyday it was one of the stopping places for the jet sets … even before anyone knew what a jet set was. We had four presidents who stayed here. Lotsa movie stars.”
Wendy: “Royalty?”
Ullman: “All the best people.”
1. South Tower (Jubilee Tower) hallway color palette
The South tower was under construction when the North’s tragedy occurred. Stepping out of my South Tower (Jubilee) room and looking down the hall was when I first remembered the color palette of The Shining. Not many people realize this, but there are two separate color themes in The Shining — and they’re both inside the hotel. The color theme we remember the most is in the parts of the hotel that are occupied by hotel guests who are still alive — namely, where Danny rides his bike.
The hallway outside my room in the South Tower:
An example of The Shining:
2. The elevator doors
This color match stood out after I noticed the parity in the hallway’s coffee brown, red, and orange palette. The elevator doors in the South Tower:
The elevator doors in The Shining:
3. They both have a Gold Room
The Gold Room is the Overlook hotel’s ballroom, appearing in the film a few times in different eras. Famously, it’s where Jack — after passing a hallway lined with four huge mirrors, each of which reflects Jack’s inner psychosis seen in his facial expressions — visits with ghost bartender Lloyd and Jack “falls off the wagon.” Jack sits at the bar facing yet another mirror, covers his eyes, Lloyd appears, and Jack has a drink. After his sip, Lloyd steps aside and Jack can no longer be seen in the mirror.
The hotel was full of DEF CON attendees so I only got this shot to show Bally’s Gold Room:
The Shining Gold Room:
4. North Tower (Indigo Tower) hallway color palette
At this point, I was wondering about the colors in the North Tower, and realized that it was the “Indigo” tower — so there was a good chance it would be in blue ranges. Which bugged me, because I knew that in The Shining, the color palette for areas in the hotel where people are murdered — the realm of the dead — was in blue and mustard yellow. While the Art Deco bathtub scene, the famous “Room 237″ scene, is in greens, the rest of the murder scenes are in mustard/blue parts of the hotel. The hallway with the twins is mustard yellow with blue; the outside of the notorious “Here’s Johnny!” scene is mustard with blue (and so on).
The Twins:
North Tower color scheme, entrance to 20th floor lobby:
5. Use of mirrors and disorientation
I mentioned the mirrors in The Shining’s scene of Jack and the Gold Room. Stanley Kubrick’s use of mirrors in The Shining are widely written about, because they’re prevalent and symbolic throughout the film. The mirrors mostly reflect doors, and show characters when they’re struggling between, or succumbing to, the barriers between the living and the dead. Danny meets his “redrum” friend in a mirror; Jack’s demons reveal themselves in numerous mirrors throughout the film; we see “REDRUM” on a door in the mirror.
There’s much more with mirrors in the film, but you get the idea. Kubrick meant The Overlook to be spatially disorienting, and even physically impossible (an outside window in an inner office; stairs to nowhere, etc.), and the film’s mirrors are part of Kubrick’s intentional disorientation of the viewer.
Which is why, when out of curiosity I visited the North Tower and picked the 20th floor at random, I was a little freaked out to discover not only the color scheme, but that its guest room hallways are practically lined with mirrors (unlike any of the South Tower floors). Here, giant mirrors cover the walls, primarily reflecting doors.
But in many cases, they’re only reflecting each other — so walking down the halls, looking to left or right shows an infinity stretching and warping into a curved blackness you can’t see the end of.
Above: The round mirror is actually reflecting a full-wall mirror across from it, so the door you see on the left is actually also the door on the right.
Below: In some places, I stood in the reflection of three mirrors, and could not be seen. You can see the mirrors in front of me are reflecting the mirror behind me — but not me.
On the 20th floor, I also noticed that there appear to be room numbers missing.
I’m glad to have discovered later — and not when I was there — how many people died in the 20th floor hallways, several 20th floor rooms, its stairwell, and the 20th floor lobby. There’s a list (incomplete) of deaths and hotel areas here.
I uploaded all the full-size images from my 20th floor trip here if you want to see more photos and look closer.
The post Five ways Bally’s is like The Shining appeared first on Violet Blue ® | Open Source Sex.
Presque deux semaines après sa présentation controversée devant un congrès à Fulda (Allemagne), l’évêque de Coire est enfin sorti de son silence. Il a adressé une lettre à ses collaborateurs (dont «20 minutes» se fait l’écho) et répond à une interview au quotidien populaire «Blick».
Sur la défensive, Mgr Huonder y admet qu’il aurait dû rendre plus explicite son exposé du 31 juillet. Son discours n’avait «pas été totalement réfléchi pour cette occasion». Huonder s’exprimait pourtant en ouverture (et en vedette) d’un congrès ultraconservateur dont la précédente édition, selon les médias LGBT allemands, avait donné lieu à de nombreux dérapages homophobes.
Quid, alors, de ces passages du Lévitique appelant à la mise à mort des homosexuels, qui «suffisent à donner à la question de l’homosexualité sa vraie tournure (ou tournant, en allemand Wende, ndlr) du point de vue de la foi», selon les termes du chef du diocèse de Coire?
Pour initiés uniquement
La réponse de l’évêque n’est guère éclairante. «Le mot Wende était une allusion au prochain Synode des évêques à Rome que seuls les initiés auront compris. On parle de ‘tournant pastoral’ pour un nouvel accès pastoral à des sujets familiers, comme l’homosexualité. Ce que je voulais dire est que nous comprenons, en tant que chrétiens, que l’Ancien Testament parle de façon drastique de certains sujets. Cela nous rend conscients de ce que le Nouveau Testament et Jésus-Christ nous ont donné. Mais cela nécessite beaucoup d’expertise et de connaissance du contexte ecclésial. Si l’on ne dispose pas de cette connaissance, on peut se méprendre totalement sur mes propos.»
Tout en blâmant les raccourcis faits par les médias, Vitus Huonder admet néanmoins avoir sous-estimé la réaction du public, qui a relié cet exposé «aux atrocités l’Etat islamique ou aux crimes d’autres groupes, qui sont dirigés non seulement contre les chrétiens et les dissidents, mais aussi contre les homosexuels». Pour mémoire, la conférence de Fulda intervenait au lendemain d’une attaque au couteau contre la Gay Pride de Jérusalem. Son auteur, un extrémiste juif qui a tué une adolescente et blessé cinq personnes, avait justifié son attaque par les mêmes versets que ceux cités par Vitus Huonder, qui décrivent l’homosexualité comme une «abomination».
Coup de griffe politique
«Il est important pour moi de présenter des excuses à toutes les personnes qui se sont senties blessées», poursuit le prélat grison quand «Blick» évoque les poursuites judiciaires lancées contre lui par Pink Cross. L’occasion d’un coup de griffe politique. «Mais je tiens aussi à ce que l’Eglise catholique continue à représenter une foi intacte. Aujourd’hui, il y a des gens en Suisse qui exigent la tolérance pour eux-mêmes, mais qui veulent abolir la liberté d’expression et la liberté religieuse de ceux qui pensent autrement. Avec de nouvelles lois qui prétendent prévenir la discrimination, il s’agit en réalité d’imposer une dictature d’opinion.» La référence à l’initiative parlementaire sur la pénalisation de l’homophobie, actuellement en débat, est transparente.
Le prélat revient ensuite sur son dada: le principe de chasteté pour les homosexuels («qui souffrent», selon lui), en vertu du «catéchisme de l’Eglise catholique». C’est son devoir, explique-t-il, de «ne pas nier la doctrine de l’Eglise, mais aussi d’aider chacun à se rapprocher, pas à pas, de la plénitude chrétienne. Cet appel vaut également pour les personnes qui sentent homosexuelles.»
«Êtes-vous un évêque sans peuple?» finit par demander le journaliste de «Blick» – allusion à la vague de contestation à laquelle l’évêque fait face au sein de son diocèse. «Non, répond-il. On voit ici ce qui se passe depuis longtemps. La société évolue de plus en plus loin de positions chrétiennes de base, comme sur la question de l’avortement, de l’euthanasie, ou du diagnostic post-implantatoire. Le fossé se creuse, en fait, au milieu des gens, et beaucoup d’entre eux sont du côté de l’enseignement de l’Eglise.»
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Le passage du discours de Fulda consacré à l’homosexualité«Tu ne coucheras point avec un homme comme on couche avec une femme. C’est une abomination.» Lev 18:22
«Si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils commettent tous deux une abomination. Ils seront punis de mort, leur sang retombera sur eux» Lev 20:13
Ces deux textes présentent, parmi d’autres citations des Saintes écritures, surtout dans le livre du Lévitique, l’ordre divin pour détournement de la sexualité. Dans ce cas-ci, il s’agit de la pratique homosexuelle. Ces deux versets suffiraient pour donner la tournure (Wende) exacte du point de vue de la foi sur la question de l’homosexualité. Ce propos a aussi une signification pour la définition du couple et de la famille: il n’existe pas de diversité des modèles de familles et de couple. Parler en de tels termes est une attaque contre le Créateur, mais aussi contre le Rédempteur et le Sanctificateur, ainsi que contre la Trinité.
Le prêtre doit se placer dans l’ordre divin. Sa mission est, dans la conscience du salut des âmes, mais aussi dans l’amour pastoral – et non dans le simple humanisme – de libérer les personnes qui se trouvent dans un état de nature déchu pour les ramener vers la vie et la lumière. La foi est pour tout être, aussi pour les personnes avec des penchants homophiles, une aide. Elle peut mener à une réorientation, vers une maîtrise du désir sexuel et une remise en ordre de sa propre vie conformément à l’instruction divine.