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Depuis deux ans, je suis maman d'un petit garçon. Je venais à peine de découvrir le féminisme lorsque j'ai su que nous allions devenir parents. Mon féminisme est donc étroitement lié à ma maternité. Car c'est peut-être en devenant mère que j'ai le plus souffert des inégalités de genre. Parce que, alors que nous étions un couple qui aspirait à devenir des parents égaux, les statistiques sur l'inégale répartition des tâches domestiques et parentales nous ont rattrapés. Parce que je me suis sentie responsable en priorité du bébé. Parce qu'à chaque Noël, je découvre avec stupéfaction les jouets : roses avec des landaux pour les filles, bleus avec des déguisements d'astronautes pour les garçons. Je me suis demandée comment nous pouvions encore en être là ? Pourquoi la maternité et la paternité sont toujours marquées par autant d’inégalités ? Comment tout cela se met en place ? Que se passe-t il lors des premiers mois de la vie de l'enfant ? Qu'attend-t on des pères et des mères en 2018 ?
Avec :
- Amandine, Anthony et Roman
Page YouTube d'Amandine sur le congé paternité :
https://www.youtube.com/channel/UC8hw52fVIV24t97csG5FVog
- Emma, blogueuse ("La charge mentale") : https://emmaclit.com/ et autrice de la bande dessinée "Un autre regard"
- Le collectif en construction "maternités et féminisme" : collectif.fem.mat@gmail.com
- Anne-Sophie Vozari, doctorante en sociologie à l'Ehess, prépare une thèse sur le soutien à la parentalité
- Christine Delphy, sociologue : https://christinedelphy.wordpress.com/
Textes :
« La femme gelée » d'Annie Ernaux et « De la marge au centre » de Bell Hooks lus par Laure Giappiconi
Remerciements :
Emmanuelle Josse, Chantal Birman, Chloé Amar, Patrick Jean et Hélène Perivier
Un podcast à soi par Charlotte Bienaimé, le premier mercredi du mois. En partenariat avec le mensuel Causette.
Enregistrements : décembre 17 - Réalisation et musique originale : Samuel Hirsch - Textes et voix : Charlotte Bienaimé - Illustration : Anna Wanda Gogusey - Production : ARTE RadioHier, Pornhub nous lâchait sa review de l’année. Aujourd’hui c’est son programme phare, le Model Payment Program, qui décerne les prix des meilleurs amateurs et modèles de l’année. Retour sur le palmarès de l’édition 2017 qui sacre une nouvelle fois les stars du milieu indépendant qui ont choisi avec succès le streaming gratuit comme support de diffusion.
Lindsey Love et Jenny Blighe en haut de la pyramideAll you need is Lindsey Love.
En haut de la pyramide se trouvent « L’Amateur de l’Année » et le « Modèle Pro de l’Année », soient Lindsey Love et Jenny Blighe, qui reçoivent donc en guise de récompense pas moins de 10 000 dollars. Au Tag, on aime Love, sa sensualité naturelle, ses orgasmes authentiques et ses jeux de mains/jeux de vilains. Avec ses 226 000 abonnés et ses vidéos dépassant les 147 millions de vues, l’amatrice entre directement dans le Top 50 des pornstars sur Pornhub.
Quant à la star de la webcam Jenny Blighe, les 84 millions de vues alignées par ses vidéos en 2017 parlent pour elle. On ne se lasse pas de retrouver ses émois du côté de ManyVids (élue également la MV Girl la plus novatrice de 2017). Rappelons tout de même la subtile différence entre « pro » et « amat » selon Pornhub : si votre contenu est produit pour un studio ou s’il s’agit de cam’, privilégiez la case « professionnel ». S’il s’agit de contenu fait maison, autrement dit « homemade », optez pour « amateur ». Evidemment, chacun n’en faisant qu’à sa tête, on retrouve aussi des amateurs chez les pros.
Autres couronnements : celui de April Eighteen (Révélation Amateur de l’Année) et Miss Banana (Révélation Professionnelle de l’Année). Les POV de l’une – principalement décochés en mode doggystyle – nous rendent fous, les exubérantes sessions cumshots et autres amusements buccaux de l’autre nous font l’effet d’un électrochoc. Pornhub surnomme Miss Banana « the sensational blondie » et, à l’instar de ses 160 000 abonnés, vous comprendrez vite pourquoi. Ses productions dépassent les 52 millions de vues, pourtant cela ne fait que sept mois en tout et pour tout qu’elle squatte Pornhub. Idem pour April Eighteen, qui n’est sur la plateforme de streaming que depuis août 2017 mais a déjà dépassé le pic des 54 millions de vues. Amusant cas que cette starlette…qui ne montre jamais son visage mais qui cartonne, à l’image des Français LeoLulu (amateurs du mois de novembre).
Les talents de l’indépendance sont dans la placeAshley Alban, l’ode à l’amour
Les vrais savent, nous autres fappeurs érudits aimons soutenir les singularités. Quelle joie donc de voir figurer au sommet du Top 10 des vidéos Pornhub 2017 les chevronné·e·s Mandy Flores, Ashley Alban, Lady Fyre et Alex Adams (acteur/producteur et créateur du studio Family Therapy). Leur point commun ? Etre passé·e·s – avec succès – des plateformes indé de vente de vidéos Clips4sale et Manyvids au streaming gratuit de Pornhub.
Entrepreneuse aux quasi-96 000 followers, Mandy Flores nous réjouit de ses fétiches divers et variés (comme le ruined orgasm ou le foot humiliation) et de son goût pour la transgression, se jouant à l’instar d’Adams du sulfureux tabou « fake incest ». Cette année, le succès de Mandy et ses collègues nous démontre que la sexcam est l’avenir du porn. Les pirouettes en couples ou en solo, comme celles de l’envoûtante Ashley Alban, dépassent aujourd’hui le cadre des sites de cam’ et charment par leur émoustillant naturalisme l’audience des plateformes de stream X.
Aux cinquièmes et dixièmes places, on retrouve notre cher Mark Rockwell, ex-champion de Clip4Sale et mastodonte de la fellation, arrivé sur Pornhub à coups de massive cumshots – où on l’a vu s’énamourer avec Sasha Foxxx et Britney Amber. Big up également au couple californien « anonyme » de Vampire Collective, qui squatte le septième rang.
Pour conclure, précisons que le Model Payment Program sacre également les amateurs et modèles du mois, leur attribuant une somme allant de 500 à 1000 dollars. Au sein de ce classement, on a particulièrement flashé sur le regard mélodramatique de Lolita Starr et les performances spectaculaires de Bryci, vedettes des mois de décembre et novembre. Bref, pour l’an prochain, que vous soyez professionnel ou amateur, n’hésitez pas à vous lancer dans l’aventure de l’indépendance.
En 2015, l’ONU publie son nouvel agenda mondial, avec 17 objectifs de développement à atteindre pour 2030 : le sixième vise à mettre fin aux «besoins à ciel ouvert» et aux WC non-hygiéniques. En 2018, à Berlin, des vespasiennes transformées en club de nuit inaugurent l’ère de la dissidence : vive la promiscuité, vive la saleté !
Saviez-vous que le 19 novembre est le «Jour mondial des Toilettes» ? Il a été créé par l’«Organisation Mondiale des Toilettes» pour promouvoir la diffusion de WC propres et sécurisés en vue de protéger «la santé, la dignité et la vie privée». Chaque novembre, un «Sommet Mondial des Toilettes» réunit les membres du «Collège Mondial des Toilettes» et de milliers d’événements culturels ou académiques, à travers la planète, mobilisent les populations «en faveur d’un accès à l’assainissement pour tous» (suivant une curieuse formule, qui n’est pas sans évoquer l’idée d’assainissement moral). Il s’agit donc de favoriser la mise en place d’installations sanitaires «hygiéniques et équitables» parce qu’à l’heure actuelle «un milliard de gens subissent l’indignité d’avoir à faire leurs besoin en public ou en plein air». Il se peut qu’à dessein (et avec beaucoup de mauvaise foi) je traduise mal la formule en anglais : the indignity of defecating in the open. Mais le sixième objectif de l’ONU insiste trop sur l’idée de la privacy pour qu’il soit possible de se méprendre : dans sa ligne de mire il y a les WC communs, considérés –modernité oblige– comme des lieux non seulement sales mais nuisibles aux droits des humains. Rabelais rirait bien à la lecture de ces règlementations sur la salubrité globale. Etrangement, ce n’est pourtant pas de la France que part la réaction de défense la plus énergique contre cette tendance à l’asseptisation des pratiques corporelles… C’est d’Allemagne. Plus précisément : de Berlin.
Ce samedi 13 janvier 2018, la ville de Berlin lance ses premières pissotières transformées en bar kinky. Il s’agit d’un authentique lieu d’aisance public, aménagé souterrainement à l’angle des rues Mehringdamm/Yorkstrasse. «Fermé au public depuis plus de 25 ans, cet ancien lieu de drague incontournable à Kreuzberg a été réaménagé en galerie/bar de nuit.» Le lieu est loué par la ville à deux jeunes entrepreneurs de 20 ans, avec pour seule condition qu’ils respectent l’esprit du lieu. «Il y avait 2 entrées, deux escaliers : hommes et femmes.» Les cloisons ont été abattues afin que l’espace devienne mixte. Filles Garçons, homos et hétéros, peu importe : comme dans beaucoup de lieux alternatifs à Berlin, tous les corps peuvent se mélanger à la faveur d’une soirée arrosée. Dans ce bar, «le sexe est autorisé, ça va de soi. Tout le monde se frôle dans les nuits branchées des week-ends berlinois. Et les cabines des toilettes toujours très... agitées.» Les parois carrelées du lieu, sans aucun doute, devraient inspirer les visiteurs : c’est le carrelage brut des pissotières, conservé en l’état. Dans la salle du fond, occupée par l’urinoir d’époque, intact, les gens auront tout loisir de «s’isoler» à plusieurs dans une sorte de salon.
«Il y a des restes de graffiti au mur, et le carrelage d’époque recouvert par des créations street art, s’enthousiasme Marc Martin qui contribue au lancement du bar. On verra même le panneau de la ville qu’il y avait à l’époque dans toutes les pissotières pour prévenir des débordements sexuels : Eweckfremde Benuntzung… Attention si vous êtes venus ici pour faire autre chose que l’usage pour lequel ce lieu est fait, vous êtes sous le coup de l’article N° 123, 303…».
Marc Martin jubile. «Les propriétaires du lieu sont hétéros. Ils ne connaissaient rien de la subculture gay quand ils ont commencé à aménager leur espace. C’est en apprenant tout ça qu’ils m’ont invité à faire leur vernissage.» Mieux : c’est en hommage aux rencontres interlopes associées à l’endroit qu’ils ont trouvé le nom du lieu : leur bar s’appelle Die Klappe, l’équivalent de «Pissoir» ou «Tasse», dans le jargon gay. Die Klappe (littéralement «Le Clap») c’est le claquement d’une porte qui fait sursauter tout le monde. En Allemagne, dans les années 1960-70, les pissotières étaient ainsi nommées «à cause du bruit des portes des cabines et qui brisait le silence». Dans le livre (et dans l’exposition au Musée de l’homosexualité de Berlin) qu’il consacre à ces lieux mythiques, le photographe Marc Martin cite un amateur de l’époque : «Il y avait le risque, l’aventure. Le fait d’entendre des voix à l’extérieur, de voir passer des gens devant ces endroits sans se douter de ce que ce qui se passait à l’intérieur, ça rajoutait une tension. On était à la fois au cœur de l’espace public et complètement dans un autre monde, comme dans une bulle.»
Le lancement du bar Die Klappe aura donc lieu ce samedi 13 janvier sous l’égide de Marc Martin et du Schwules Museum qui abrite l’exposition consacrée aux pissotières. «L’intérêt de cette «sauterie» en extra de l’expo, c’est de montrer l’ouverture d’esprit de Berlin», explique Marc. De fait, il est surprenant d’apprendre que des institutions aussi importantes que WALL et BVG (l’équivalent de la RATP et Decaux) se sont associées au projet. C’est grâce à leurs archives que le Musée de l’homosexualité de Berlin a pu recréer une topographie illustrée de la capitale allemande, avec toutes ses tasses d’antan, identifiées comme légendaires lieux de drague… WALL a même généreusement cédé plusieurs portes de pissotières historiques, afin qu’elles soient exposées au Musée comme les preuves matérielles de la vie underground qui animait les WC du métro (avant qu’ils soient fermés au public) Ce sont les pièces maîtresses de l’exposition, livrées, brutes, au regard, avec leurs glory holes, leurs graffitis obscènes et leurs mouchetures séchées. Elles portent en elles toute la mémoire d’un monde qui puait l’urine, la peur et l’excitation.
Imagine-t-on que la RATP en France offre à un Musée des portes de pissotières couvertes de dessins grotesques et de messages lubriques ? En Allemagne, c’est possible. «Quel formidable esprit d’ouverture», souligne Marc Martin, qui note l’importance de conserver ces portes témoins : elles sont tout ce qu’il reste d’une sous-culture de la résistance. Cette résistance-là, contrairement à ce qu’on pourrait croire, n’était pas que sexuelle. Alors que, dehors, régnait la répression, les vespasiennes favorisaient les échanges entre des gens qui appartenaient à différentes classes sociales, et qui –pour se rencontrer– n’avaient à donner ni leur âge, ni la taille de leur pénis, ni leur couleur de peau, ni leur poids, ni leur «identité» sexuelle. Dans les WC publics, tout devenait possible, parce que tout le monde se mélangeait. Comparons avec les WC individuels, actuellement présentés comme les garants de notre vie privée et de notre intimité. Que favorisent ces espaces clos ? L’usage du smartphone, sans doute. Quand il y avait des WC publics, les hommes, en silence, s’unissaient puis se séparaient, en conservant leur anonymat. Maintenant, que les vespasiennes ont disparu, on se rencontre via des sites et des applications Internet sur lesquelles il faut s’inscrire.
«La jeune génération qui drague sur les applications digitales et qui fait du sexe à la carte n’a-t-elle pas perdu un peu de sa liberté ? questionne Marc Martin. Dans les pissotières, l’imprévu, l’inconnu étaient des ingrédients majeurs de l’excitation sexuelle. Il fallait aller vers l’autre, chercher le contact de l’autre. Il y avait paradoxalement une certaine pudeur dans l’exhibition. Aujourd’hui, sur les profils en ligne, tout est déballé avant d’avoir commencé à jouer avec l’autre.» Marc Martin déplore la perte d’une part de mystère dans les pratiques de rencontre. Il faudrait rajouter : la perte de l’invisibilité. On ne peut plus, maintenant, jouer au passe-muraille ni à la fille de l’air quand on veut s’amuser. Il faut d’abord s’enregistrer, avec un numéro IP, et même sous pseudo, chaque profil s’apparente à une fiche de renseignements gravée sur un serveur. Conclusion : plus on cloisonne les lieux d’aisance, plus on sépare les corps, plus –sous couvert de protéger les intimités– on insonorise, on désodorise les espaces, plus il devient facile d’éliminer microbes et zones d’ombre.
RENDEZ-VOUS : «Die Klappe» : anciennes pissotières transformées en bar-galerie. Yorckstrasse 00, terre-plein central au croisement de Mehringdamm et Yorkstrasse – Berlin Kreuzberg, 10965.
Inauguration avec Marc Martin le samedi 13 janvier à partir de 19h. Entrée gratuite.
A LIRE : Fenster zum Klo, Toilettes publiques, affaires privées (ouvrage bilingue allemand-français), catalogue d’exposition de 300 pages, couleur, éditions Agua, sortie le 10 novembre 2017. En vente aux Mots à la bouche.
A VOIR : Exposition Fenster zum Klo, Toilettes publiques, affaires privées, au Schwules Museum (Lützowstraße 73, 10785 Berlin), jusqu’au 5 février 2018.
CET ARTICLE FAIT PARTIE D’UN DOSSIER EN TROIS PARTIES : «Les pissotières, paradis perdu ?»; «Pourquoi les autorités ont détruit les pissotières»
Quand il s’agit de sexe, on a vite fait de se poser plein de questions. On peut avoir peur de mal faire, de ne pas être assez ci ou ça, de ne jamais être à la hauteur. En plus de ces doutes, notre esprit qui manque cruellement de confiance en soi adore aussi se poster des questions débiles existentielles comme “est-ce mieux de fermer les yeux ou les ouvrir quand je fais l’amour ?” La réponse est pourtant simple : faites comme vous le sentez ! … Lire la suite
Cet article Sexe : les yeux fermés ou les yeux ouverts ? est apparu en premier sur Desculottées.