Dans les cahiers du cinéma n°680, on apprend que l’érotisme au cinéma est une affaire d’émotion. Celle-ci peut naître de n’importe quoi : d’un acteur ou une actrice, d’une situation de scénario, mais aussi de la mise en scène (un montage, un mouvement de caméra). L’érotisme est un trouble chez le spectateur qui s’en trouve tout remué.
Je devais avoir 13 ou 14 ans et ma cinéphilie naissait grâce aux nombreux films qui passaient sur Canal plus (et aussi grâce à un pote équipé d’un magnétoscope). C’est à cette époque que j’ai vu Fright Night (aka Vampire, vous avez dit Vampire ?). Il s’agit d’une comédie fantastique bâtie sur le mythe de Dracula. Un jeune ado américain puceau voit emménager à côté de chez lui un homme mystérieux et ténébreux. Ce dernier est un vampire et il va séduire la petite amie de l’ado. Le film possède un aspect crypto-gay qui m’avait échappé à l’époque. Mais il symbolise aussi le passage de l’adolescence à l’âge adulte. Chris Sarandon, dandy vampire beau comme un camion, représente l’assurance et la maturité sexuelle.
Une scène m’avait particulièrement émoustillé : elle se déroule dans une boîte de nuit. Le vampire et la jeune femme entament un slow langoureux. Il la contrôle via la danse, elle est comme hypnotisée. Un plan frappant et érotique est celui où l’homme relève la jupe de la fille et lui passe la main sur l’intérieur de la cuisse. Ce geste sexuel est amplifié par le fait que la fille est, dans le film, plutôt coincée (sa jupe descend jusqu’aux mollets d’ailleurs). L’érotisme est effectivement affaire d’émotion car plutôt dans le film, on voit une voisine topless qui ne m’avait pas tant marqué ! On peut voir le passage dans la vidéo ci-dessous, à 1mn00.
Evidemment, 30 ans plus tard, l’émotion n’est plus la même. Cela apparaît même comme plutôt kitsch.
A vous de nous soumettre vos troubles érotiques, d’hier ou d’aujourd’hui.