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La proposition de loi qui prévoit la pénalisation du client de prostitué, devrait être adoptée. Ce texte sanctionne l’achat d’acte sexuel d’une contravention de...
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C’est la bonne nouvelle de ce début d’année pour la région fribourgeoise qui était un peu chagrin depuis la fermeture du bar Elvis & moi. En effet, la joyeuse troupe de Yes We Queer! remet le couvert en organisant de nouvelles soirées. «Avec Valentine, on avait décidé que les Yes, We Queer devaient mourir avec le Elvis & Moi. Mais après sept années aux commandes de ces rendez-vous, je ne pouvais pas laisser Fribourg comme ça! Alors bien sûr, le lieu change, mais je suis sûr qu’il y aura aussi cette folie qu’on trouvait aux Yes!» nous confie David Ruffieux, organisateur de ces événements.
Premier rendez-vous des Queer or die? Le 27 février à l’Arsen’alt dès 21h et jusqu’à 3h du matin. Côté musique, David Ruffieux qui officie également en tant que DJ, nous promet «de la pop putassière, de bon vieux morceaux aussi, coupés par des titres plus pointus. Tout ça doit surtout donner envie de bouger!»
Question animations? «J’aimerais bien que le concept évolue à chaque fois. Une amie propose des séances ciné pour les Français de Zurich, on va voir pour proposer quelque chose mais ça doit surtout être fun et dynamique. On verra…»
En attendant, tous à vos agendas puisque après le 27 février la soirée suivante est programmée pour le samedi 30 avril. Notez aussi que le 9 avril, le Nouveau Monde accueillera une soirée de soutien à la Pride 2016 de Fribourg! «On veut vraiment faire partie du milieu festif et/ou culturel local. Et de voir à quel point les gens veulent collaborer avec nous, c’est formidable! D’ailleurs, le comité d’organisation de la Pride sera présent lors du carnaval des Bolzes à Fribourg le 7 février! Avec un char et surtout un thème qui en dit long: «Les reines vous invitent»… Bref, venez nous soutenir.» Pour les infos il faudra liker Queer or die! sur Facebook! Ou consulter 360°, évidemment!
» Queer or die, le 27 février à l’Arsen’alt de Fribourg. Plus d’infos sur facebook.com/queerordie et sur 360° Gaymap
Deux hommes. Barbes, santiags, chapeaux. Leurs ébats, filmés avec tact, mettent en image «I don’t know what to do», titre du groupe Indiana Queen, basé au Tennessee et emmené par le chanteur ouvertement queer Kevin Thornton. Des références homo-érotiques dans un clip? Le monde de la pop en est coutumier. Sauf que Indiana Queen est un groupe de country, et que le genre continue de se montrer frileux en matière de minorités. De quoi faire mousser la sortie de l’album «I Built a Fire», prévue courant février.
La country, dit-on, sert de ciment culturel aux franges les plus conservatrices de l’Amérique. Ses hymnes en blue jeans racontent les vastes plaines et les néons de Nashville, fief républicain, blanc et chrétien. Les riffs de guitare sèche, les voyelles légèrement nasales et les ballades autoroutières sont à l’opposé de la diversité des mégapoles côtières. Bref, la country n’a rien à voir avec le grand abécédaire identitaire LGBTIQA. Vraiment?
Fiers et résignés
Depuis quelques années, une série de sorties de placard contredisent le refrain habituel. Tout comme le rap et le RnB, la country, style le plus populaire de la FM américaine, s’est mué en nouveau terrain de revendication. 2010. Coutumière des charts, Chely Wright est la première artiste majeure de la Bible Belt à faire son coming out. Talent, voix typique et blondeurs typées: Chely Wright est une icône. Sur le plateau d’Oprah Winfrey, au bord des larmes, elle apparaît à la fois fière et résignée. «C’est ainsi que Dieu a voulu que je sois.»
L’Amérique puritaine, pourtant, détourne les yeux. En 2014, Chely Wright doit financer son nouvel album studio à coup de crowdfunding. Le cas n’est pas isolé. Ty Herndon, beau gosse de Nashville au parcours en dents de scie, finit par confirmer son homosexualité en 2014, alors que sa carrière vacille. Le jeune Billy Gilman lui emboîte le pas, et voit aussi le succès s’éloigner. Herndon et Gilman, depuis, se sont reconstruit de nouveaux publics.
Made in USA
A Brooklyn, loin du Midwest, la country s’est muée en accessoire identitaire, sur un mode plus hip, plus subversif. Affirmant que «parfois on aime une musique qui ne nous aime pas en retour», les soirées Gay Ole Opry ont vu éclore une nouvelle garde de groupes country queer, parfois aux frontières de la parodie. Ainsi du duo My Gay Banjo, dont les joyeuses chorés au parc jouent le trope du «country boy in the city». «I’m a simple country», disent aussi les kids de Paisley Fields dans «Brooklyn Rodeo». Leur album «Oh These Urban Fences» parle d’amours pédé-gouine sur fond de country pur sucre. Les protagonistes de Kings, elles, distillent des chorus plus discrets, et d’autant plus roots.
Si la country de Brooklyn se la joue gentiment queer theory, c’est à Nashville que continuent d’émerger les propositions les plus intéressantes. Il en va ainsi de «12 stories», le premier album de Brandy Clark, auteur-compositeur ouvertement lesbienne qui déclare écrire «pour les mères qui amènent leurs filles aux concerts de Taylor Swift». Clark ne cherche pas à redéfinir le genre. Plutôt, elle en investit les marges, chante le désarroi des épouses désenchantées, les mariages à la dérive que l’on compense à coup de narcotiques et de motels moites, le courage du divorce, les enfants illégitimes, la tentation de la girl next door. Tout cela avec un sens formidable de la contradiction, entre Pray to Jesus, Get High et Hungover. Cheers!
Le 2 février 2016, la fédération Alsace-Lorraine-Champagne-Ardennes du STRASS a reçu un e-mail de la part d’une «animatrice fédérale du Mouvement des Jeunes Socialistes du Bas-Rhin » disant ceci :
«Le Mouvement des Jeunes Socialistes est une organisation politique de jeunesse, autonome du parti socialiste, et qui a à cœur de débattre avec des acteurs locaux et tout particulièrement des associations.
La question de la prostitution et la politique à adopter est une question complexe, qui nous intéresse tout particulièrement.
Ayant à cœur de débattre sur cette question avec des associations qui côtoient quotidiennement les principaux intéressés, nous organisons un week-end régional Alsace-Champagne-Ardennes-Lorraine sur la question des discriminations les 20 et 21 février prochains à Strasbourg.. Nous souhaiterions ainsi organiser une plénière sur la question de la prostitution et sur la politique à adopter en la matière, plénière qui rassemblerait des associations abolitionnistes et réglementaristes, afin d’avoir un débat éclairé sur la question et de pouvoir réfléchir collectivement.
Votre association, au plus proche de la protection des prositutié-e-s œuvre pour que cette population particulière ait une voix. Nous aimerions ainsi inviter l’un-e de vos intervenant-e-s à venir débattre avec nous lors de ce week-end. »
Donc, après, au moins, quatre ans de feu roulant répressif autant policier que législatif et médiatique de la part de ce gouvernement, et à un jour d’un énième vote à l’Assemblée Nationale d’une proposition de loi visant à criminaliser encore plus le travail sexuel en France, cette officine, pas «autonome » du tout, du Parti Socialiste non seulement semble soudain découvrir le sujet du travail sexuel, mais a en plus le toupet de convier le Syndicat du Travail Sexuel a un événement qui tournera très prévisiblement, une fois de plus, à une grand-messe abolitionniste et prohibitionniste. Soit le MJS n’a aucune idée de ce qu’est le STRASS et de ses positions (indication : il n’est pas du tout «réglementariste » comme le laisse entendre le MJS), soit il se paie ouvertement la tête du STRASS en cherchant à l’instrumentaliser, soit les deux.
Nous ne sommes bien sûr pas dupes. De tels événements, nous en avons vu passer beaucoup, et nous savons depuis longtemps qu’ils ne servent pas la cause des travailleurSES sexuelLEs mais qu’au contraire, ils la desservent fortement : en instrumentalisant la présence et la parole des travailleurSES sexuelLEs, en leur faisant dépenser leur temps et leur énergie en pure perte, en justifiant les discours mensongers des ennemiEs du travail sexuel. Il est hors de question que le STRASS se prête à ce jeu-là.
Le STRASS est un syndicat de travailleurSES, autogéré par les travailleurSES sexuelLEs elles/eux-mêmes, puisque le travail sexuel est bien un travail. Nous luttons notamment pour la reconnaissance par l’État du travail sexuel sous un régime de droit commun, pour l’abrogation de toutes les réglementations d’exception entourant le travail sexuel, et tout particulièrement contre toute criminalisation et pénalisation le concernant et concernant les travailleurSES sexuelLEs ainsi que leurs clientEs. (1), (2). A ce titre, nous menons depuis des années une lutte acharnée contre les intentions abolitionnistes et prohibitionnistes des gouvernements français successifs.
Nous sommes un syndicat de travailleurSES en lutte, et nos luttes sont des luttes de classe : nos solidarités se construisent avec les prolétaires, les exploitéEs, les pauvres, les sans-papiers, les habitantEs des quartiers populaires, les excluEs de la société… Nous échangeons régulièrement notre solidarité avec ces personnes, et nous construisons souvent nos luttes en commun. Mais nous n’avons aucun échange à avoir avec un establishment bourgeois qui nous méprise et exploite, et qui cherche à nous opprimer encore plus afin de mieux régner, qu’il se prétende «socialiste » ou non. Nous n’avons rien à discuter avec ces gens, nous avons à les combattre. Notre libération ne se négocie pas, elle s’acquiert dans la lutte, y compris et notamment dans la rue, pas dans les anti-chambres ni dans des ateliers ou congrès organisés par nos oppresseurs et exploiteurs.
Nous sommes putes, fièrEs et dignes, et notre parole est et restera publique et libre, toujours dans la lutte, jamais dans la compromission.
STRASS – Syndicat du Travail Sexuel, le 8 février 2016
1) http://strass-syndicat.org/le-strass/nos-revendications/
2) http://strass-syndicat.org/ressources/proposition-de-loi-abolition-penalisation-des-clients/