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Sortie en salle depuis le 4 juin, «L’Armée du Salut» retrace la vie d’un jeune adolescent homosexuel dans un quartier pauvre du Maroc. Tout le monde sait, tout le monde se tait. Une réalité dure, une souffrance, transmise par les silences et les non-dits qui accablent et tourmentent le jeune garçon en quête de liberté. Perdu dans une famille qui sait ses penchants, il est surtout entouré de tabous.
Adapté du livre d’Abdellah Taïa, ici dans le rôle du réalisateur, le long-métrage est inspiré largement de son vécu au Maroc, où l’homosexualité reste encore un crime. Sauf que dans la vraie vie, comme le montre les images silencieuses, on tolère sous couvert de mutisme les homosexuels. Abdellah Taïa, aujourd’hui à Paris, nous explique et confie ses impressions sur cette réalité schizophrène.
L’Armée du Salut, une œuvre auto-biographique ?
Je ne me pose pas cette question. Pour moi, ce n’est pas un film auto-biographique. Alors, oui, bien sûr, cet adolescent est une partie de moi, de ce que j’ai vécu. Je me suis inspiré de la réalité, celle que j’ai expérimentée, mais je n’avais pas de désir exhibitionniste pour aller jusqu’à l’autobiographie. Je voulais que ce garçon puisse être n’importe quel adolescent marocain, que les gens du pays puissent s’identifier à lui. Mon désir est que chacun puisse recevoir le film avec sa propre sensibilité. Le sujet principal et le but est de pouvoir parler de l’homosexualité au Maroc, et comment les personnes la vive là-bas.
Dans le film, le héros souffre à cause de ce mutisme familial
C’est donc un acte militant?
C’est le premier film arabe dont le héros est homosexuel, alors oui! Rien que l’existence du film est déjà en soi un acte militant. En plus de cela, je suis moi-même un Magrébin qui parle ouvertement de mon homosexualité sur la scène publique. Mais cela reste un militantisme personnel. Les images peuvent permettre d’échapper à la banalisation de l’homophobie, elles peuvent porter des enjeux importants. M’afficher ainsi est aussi important du point de vue politique, cela fait parler, cela fait réagir le pays. Au Maroc, l’homosexualité est condamnée par l’Etat, mais dans la réalité, il y a une transgression tolérée. Sauf que tout le monde se tait car il n’y a pas d’espace politique ni public pour en parler.
Le film est pourtant dans les non-dits. Est-ce une bonne forme?
J’ai voulu justement montrer cette réalité, cette solitude des individus, en particulier les personnes homosexuelles. Le système politique et social impose aux gens le silence: tout le monde sait, mais personne ne peut en parler. Pourtant, les Marocains sont très bavards. Mais ce n’est pas parce que l’on parle qu’on dit les choses. Là bas, les mots servent à masquer, à banaliser. Cela engendre une violence, une violence silencieuse et aussi parfois physique, car l’Etat marocain ne reconnaît aucune liberté individuelle. Dans le film, le héros souffre à cause de ce mutisme familial même face à la transgression des interdits. Pour se sauver, il n’a d’autre choix que de rompre avec sa famille et son pays pour conquérir sa liberté.
Vous avez vous-même fui vers l’Europe. Est-ce la solution pour les homosexuels du Maroc?
Pour moi, l’Europe avait été à l’époque la solution idéale pour fuir la violence et pouvoir m’épanouir. Il y avait, et il y a toujours, un espace pour parler de l’homosexualité, un espace pour les libertés individuelles. Comme le héros qui étouffe, j’avais besoin de m’émanciper. Maintenant, à Paris, je peux me construire. Mais temps a passé, et je ne conseillerai pas forcément aux jeunes homosexuels de fuir le Maroc. A mon époque, je me disais que j’étais le seul gay du pays. Aujourd’hui, les personnes homosexuelles peuvent communiquer entre elles grâce à internet, se réunir et ne plus se sentir seules, abandonnées. La jeune génération ne pense plus comme moi, l’immigration n’est plus aussi enviée et sexy qu’avant. Les jeunes veulent rester faire évoluer les mentalités et faire bouger les choses. Ce sont eux les héros, ils arrivent à construire quelque chose entre eux.
Les esprits changent alors au Maroc?
Grâce à la sortie de l’isolement, les homosexuels marocains se sont rassemblés pour pouvoir créer un mouvement pour les droits de la communauté LGBT. En 2008 a été fondée l’association Kifkif. Plus récement, il y a deux ans, Aswat, le premier magazine gay a été édité. Oui, les choses bougent au Maroc, les pensées et les idées changent! A un niveau plus élevé, on commence à sentir un changement de mentalité chez les politiciens. Encore récemment, le ministre des Affaires religieuses a cité le Coran pour répondre aux attaques et reproches homophobes d’une députée. Il disait que face à un problème, il faut agir avec raison et ne pas tomber systématiquement dans les attaques injustes. Mais il ne faut pas fermer les yeux pour autant. Même s’il y a du changement important, ce n’est pas encore assez. Il n’y a pas de quoi désespérer, mais cela donne beaucoup d’espoir.
Le film est à l’affiche à Lausanne et à Genève:
- Lausanne: City Club Pully
- Genève: Les Cinémas du Grütli
Le Mouvement du Nid - France se réjouit que le gouvernement du Canada se soit prononcé le 4 juin 2014 en faveur de mesures favorisant la protection des victimes du système prostitueur, et la pénalisation des proxénètes et des « clients » ; une approche qu'il appelle lui-même de ses vœux pour la France par l'adoption définitive de la proposition de loi déjà votée par l'Assemblée nationale et en examen au Sénat.
Dans la proposition de loi canadienne, le souci des personnes prostituées elles-mêmes a occupé la première place, comme le souligne Grégoire Théry, Secrétaire général du Mouvement du Nid [1] : Cette exigence a permis de mettre en lumière les inégalités fondamentales qui construisent la prostitution au Canada, et qui se traduisent entre autres par la sur-représentation des femmes autochtones parmi les personnes prostituées.
Pour Jacques Hamon, Président du Mouvement du Nid - France, le grand mérite des mesures annoncées par le gouvernement canadien est qu'elles visent à protéger les premières concernées et à leur ouvrir des perspectives pour un avenir hors de la prostitution. C'est essentiel.
L'association salue le choix du gouvernement canadien de renforcer la lutte contre le proxénétisme et de pénaliser les « clients » : ceux-ci encourront des peines de prison comprises entre 18 mois et 5 ans, assorties d'amendes. Cette nouveauté inaugure une approche réellement radicale de la lutte contre le système prostitueur, en permettant une prise de conscience des préjudices commis par les « clients ». Cette approche est désormais prise en compte dans plusieurs pays. C'est une avancée pour la lutte contre les violences faites aux femmes et la traite des être humains à des fins de prostitution.
Claire Quidet, porte-parole du Mouvement du Nid, a fait part de la satisfaction de constater la grande avancée de la prise en compte des violences sexuelles faites aux femmes, de mieux en mieux partagée à travers le monde : le ministère de la Justice canadien dénonce dans la prostitution une “activité dangereuse et néfaste”, entraînant ”des torts considérables” et frappant les plus vulnérables. Avec nos alliés abolitionnistes du Canada nous serons extrêmement attentifs à la mise en place de cette nouvelle politique, particulièrement pour l'aide aux victimes de la prostitution et la prévention.
Notre association rend hommage au travail inestimable mené par les associations féministes et abolitionnistes canadiennes pour relayer la voix des victimes et faire prendre conscience de la violence et de l'exploitation qui sont au cœur de la prostitution.
La proposition de loi de la France qui va dans le même sens doit aboutir. Le Mouvement du Nid-France appelle le Sénat à inscrire au plus vite le vote de la proposition de loi. Notre pays aussi est dans le sens de l'histoire.
[1] Grégoire Théry sera présent le 10 juin prochain à Montréal pour l'évènement « Abolir la prostitution : un choix de société » organisé par la CLES.
Le projet de loi canadien est disponible sur le site du gouvernement
Nous vous proposons de lire le communiqué de nos amiEs du Conseil du statut de la femme du Québec et de la Coalition des Femmes pour l'abolition de la prostitution->http://www.abolitionprostitution.ca...].
Introduction
Dirty Diaries est une série de 12 courts métrages pornographiques et artistiques féministes réalisés en 2009. Come Together de Mia Engberg, Skin de Elin Magnusson Fruitcake de Sara Kaaman et Ester Martin Bergsmark, Night time de Nelli Roselli, Dildoman de Åsa Sandzén, Body contact de P. Harlow, Pella Kågerman, Red like cherry de Tora Mårtens, On your back woman de Wolfe Madam, Phone fuck de Ingrid Ryberg, Flasher girl on tour de Joanna Rytel, Authority de Marit Östberg, et enfin For the liberation of men de Jennifer Rainsford. Ces courts métrages, à la fois très différents les uns des autres, ont été réalisés par des femmes âgées entre 25 et 35 ans, et toutes originaires de Suède. Le projet du film a été lancé par Mia Engberg, connu pour enregistrer et documenter la marge, et les cultures alternatives[1].
Les douze courts métrages présentent une vision de la pornographie très différente, de ce qu’on a l’habitude de voir dans le milieu du porno (combinaison, fruits, sm, queer, etc.), tant par le genre (Hétérosexuels, lesbiens, gays, SM, gonzo, exhib…) que par la forme (animation, expérimental…). De plus, la réalisatrice a donné la parole à des femmes qui plus est féministes. J’ai décidé de refaire un point sur Dirty Diaries, car aujourd’hui, on entend surtout parler de la pornographie du point de vue des hommes, ou encore des hétérosexuels, ou encore des gays. Mais la parole est très peu laissée aux femmes hétérosexuelles, et aux lesbiennes. Dirty Diaries tente de montrer une autre sexualité que celle hétéronormée, et propose une vision esthétique et artistique du porno. Ce ne sont pas des films qui cherchent à donner du plaisir au spectateur, mais poussent plus à la contemplation, sans pour autant oublier de montrer des images sexuelles.
Nous verrons dans cet article comment et en quoi Dirty Diaries, cherche à repenser la pornographie. Je vais envisager une approche sociologique autour des codes de la pornographie et du point des vues des femmes, dans cette étude.
I) Genèse du film
a) Le lancement du projet
Le projet est parti d’un travail de Mia Engberg : « Il y a quelques années, on m’a proposé de réaliser un court métrage avec un téléphone portable pour un festival de films à Stockholm. J’ai réalisé le film Come Together, où plusieurs visages de femmes sont filmés pendant qu’elles se masturbent. Le film a été diffusé sur un site internet et a suscité de nombreuses réactions d’homme. Beaucoup de commentaires négatifs comme « Mon Dieu, elles sont moches. Elles auraient au moins pu se maquiller » ont été fait. J’ai trouvé ces réactions très intéressantes. Elles montrent que l’image de la sexualité féminine doit encore et avant tout satisfaire le spectateur et non plaire aux femmes elles-mêmes. J’ai pensé que ceux qui avaient réagi négativement aux scènes de masturbation de Come Together avaient besoin de voir plus de films de ce genre. Et d’ouvrir leurs yeux. J’ai, dès lors, demandé à plusieurs artistes, réalisatrices et activistes de faire leur propre film pornographique féministe avec un téléphone portable. L’idée de Dirty Diaries est née ainsi. Les règles étaient simples: les acteurs devaient avoir plus de 18 ans, être consentants et le film devait faire moins de 15 minutes. Les réalisatrices étaient alors libres de faire ce qu’elles voulaient. »[2] C’est comme ça qu’est né le projet, raconte aujourd’hui cette militante féministe.
b) Financement et législation
Le film a été financé (35 000 euros) en partie par l’Institut suédois du film (équivalent du CNC), qui reçoit lui-même ces financements par le gouvernement, et cela a suscité des controverses dans le pays. Utiliser l’argent des contribuables, pour financer de la pornographie a été mal reçue, mais le directeur de l’IFS à expliquer son choix par le fait, que Dirty Diaries, souhaiter montrer une nouvelle approche de la sexualité féminine, et non du porno habituel[3]. En France, la société qui a distribué le film est KMBO (une société qui promut quelques films grands publics habituellement et non pornographiques). Le film lors de sa sortie a été interdit au moins de 18 ans, mais n’a pas eu de classement X, on a pu le voir dans certaines salles Mk2 (celui de Beaubourg par exemple pour Paris). Mais au-delà de la polémique de financement de Dirty Diaries, les affiches ont également posé problème. Voulant sortir des codes habituels du porno, l’affiche voulait montrer une femme forte, seins nus et militante. Ainsi elle évoque très fortement la photographie du Che au béret et à l’étoile de Korda. Cependant, la fille de ce dernier a décidé de porter plainte, car elle ne voulait pas que la photo détournée de son père soit associée au sexe, mais elle n‘a pas gagné le procès.
II) Changer les codes du porno actuel
a) Pas de pénétration !
Comme dit dans l’introduction, Dirty Diaries propose des courts métrages variés à la fois par la forme que par le genre. Voici plus en détail ce que montre chaque film :
Come together, montre des visages de femmes, pendant qu’elles se masturbent.
Skin, propose deux personnes vêtues de la tette aux pieds, de combinaison couleur chair, où l’on ne distingue rien. Peu à peu, ils vont réapprendre à découvrir leur corps, avec cette combinaison, pour ne dévoiler que les parties intimes et utiles pour faire l’amour, en coupant la combinaison avec des ciseaux.
Fruit Cake, mets en parallèle des corps et des fruits, qui ruissèlent de leur jus. Le montage, sous-entend peu à peu l’idée principale du court métrage : l’anus.
Night Time, montre du sexe hétérosexuel, mais au lieu d’aboutir comme la plupart du temps à la pénétration, il axe son sujet sur le désir, et le plaisir du toucher.
Dildoman, est un dessin animé, dans un club de striptease, avec deux femmes qui utilisent un homme en tant que god.
Body Contact, montre deux femmes, sur un site de rencontre qui cherchent un homme pour tourner un film porno.
Red Like Cherry est basé sur des petits détails, pour faire monter le plaisir, le désir et l’envie, on ne montre rien de concret, tout est fait de sous-entendu.
On your back woman, évoque les règles du machisme féminin. Se plaquer sur le dos, le plus longtemps possible, entre femme pour trouver les limites de leur souffrance et force physique.
Phone Fuck, filme deux femmes après leur rupture qui se rappellent pour faire une partie de sexe au téléphone. Les souvenirs de leurs ébats reviennent peu à peu pour ponctuer le film, passé ou fantasme, telle est la question.
Flasher Girl on tour suit une exhibitionniste dans les rues de Paris, qui se masturbent dans différents lieux (métros, hôtel de ville, balcon, etc.). Pour elle, son sexe est une arme qu’elle aime montrer.
Authority, est une mise en scène d’une graffeuse qui se fait poursuivre par une policière. La poursuite finit en partie sadomasochiste dans un lieu abandonné.
For the liberation of men, propose une femme âgée, qui se rappelle d’hommes qu’elle a connus, dans son passé.
Ainsi, vu la diversité des formes, on peut se demander si ces courts métrages sont réellement des films pornos ou non. Effectivement ce qui pourrait définir la pornographie c’est que ce sont des actes sexuels non simulés, visant à donner du plaisir à ceux qui regardent. Ici, les rapports sexuels ne sont pas toujours présents. Cependant, ces réalisatrices cherchent à avoir une démarche sincère et personnelle sur la pornographie et l’érotisme, alors pourquoi pas ? Mia Engberg souhaitait vraiment que ces femmes montrent une image du sexe, comme elles l’entendaient et hors des « canons » de la pornographie et de l’érotisme. On n’a pas forcement de gros plans sur les sexes, pas de femmes surfaites, pas d’éjaculation, peu d’hommes. Au contraire, les plans suggèrent ce qui se passe (Come together, Red Like Cherry), pas de pénétration (Night Time, On your back woman…), montrent une autre sorte de gros plan (Fruit Cake), repense les préliminaires (Skin) et la femme est mise au premier plan, dans presque tous les films. Ainsi, le fait qu’il y’ait autant de formes différentes, prouve bien qu’on peut faire presque tout dans le sexe, et qu’il n’ya pas une sorte de sexualité, qui implique seulement la pénétration.
b) Le plaisir au dernier plan
La deuxième démarche du porno classique, est de vouloir donner du plaisir au spectateur. Or ici, ce n’est pas vraiment le but des réalisatrices. Oui, on peut apprécier, et cela peut provoquer en nous de l’excitation, mais ce n’est pas la première préoccupation des auteurs. Ces courts métrages, montrent un tâtonnement de leur part, un work in progress, pour essayer de repenser la pornographie, comme en soi la conception du genre n’est pas vraiment fixée. On sent malgré tout qu’elles ont voulu faire quelque chose d’esthétique, qui change de ce qu’on a l’habitude de voir. En filmant en plus avec un téléphone portable, cela donne une dimension plus artistique au genre souvent uniforme et édulcoré. Et malgré qu’on tourne avec ce médium, les images sont souvent esthétiques, il y’a une vraie recherche des plans, des costumes, couleurs, etc., et les vidéos donnent un côté réaliste et naturel dans les films. En tout cas ce qui est intéressant c’est que Dirty Diaries questionne sur la pornographie, et comment filmer autrement les corps et la sexualité, de ce que nous habituellement dans le porno, mais aussi est-ce que la pornographie doit obligatoirement proposer du plaisir pour le spectateur. Dans Les Inrocks, Mia Engberg dit très justement : “Tous les films ne sont peut-être pas excitants dans Dirty Diaries, conclut Engberg, mais peut être qu’au prochain visionnage ils le deviendront. Il nous fait aussi changer la définition que nous avons du porno”, explique-t-elle, avant d’ajouter : “Parfois je me demande vraiment si on a besoin du porno. Je n’ai toujours pas la réponse. Peut-être qu’on serait satisfait juste en baisant.” [4]
III) Point de vue féministe/point de vue féminin
a) Une sexualité au féminin
Un des points clés des courts métrages de Dirty Diaries, est que la parole est donnée librement aux femmes. En effet, à travers ces différentes scènes, nous voyons, des fantasmes, des envies de changer le porno, par des femmes qui veulent faire entendre leur voix. « Il s’agit avant tout de montrer la sexualité du point de vue des femmes. Le film n’est pas fait pour satisfaire un public masculin et pour rapporter de l’argent » dit Mia Engberg. Mais encore, ces réalisatrices décident de mettre en scène des femmes, que l’on pourrait croiser dans la rue : grosses, minces, cheveux longs, cheveux courts, petites, grandes, etc., c’est à dire des Mesdames tout le monde, et c’est une des choses qui a posé problème aux hommes, dès la création du projet. Mais aussi, ces courts métrages montrent des femmes libres, naturelles, qui assument leur sexualité, sans être les objets sexuels des hommes comme dans la plupart des pornos actuels : « Ces films sont féministes dans le sens où ils montrent la sexualité des femmes de façon naturelle et évitent la tendance dominante du cinéma porno où les femmes apparaissent comme des objets. » Précise Mia Engberg.Les hommes et ce qu’ils pensent sont les dernières priorités de ces réalisatrices, et c’est cela qui rajoute du naturel à chacun des courts métrages. En voulant créer des courts métrages, féministes et féminins, qu’ils soient bons ou mauvais, les réalisatrices ont bien prouvé de l’envie que la pornographie change, et qu’on laisse la parole à autre chose que le phallus,et comme c’est indiqué sur l’affiche, c’est avant tout des « propositions ».
« Un jour, je me suis dit que nous serions plus fortes si nous faisions notre propre porno, débarrassé des stéréotypes gros seins, gros sexes du X dominant. Ce qui me fait plaisir, c’est l’enthousiasme de beaucoup de femmes, notamment de la génération de ma mère, qui me disent : Merci, on y est enfin arrivées ! » Mia Engberg[5]
b) L’homme au dernier plan
Pour finir, Mia Engberg est partie d’un constat véridique, c’est-à-dire que les films pornographiques sont la plupart du temps destiné aux hommes et à leur plaisir. Les pornos classiques actuels, montrent du sexe, et il n’ya presque plus de scénarios. Avec ces courts métrages c’est tout le contraire, il y a souvent des histoires, il ya peu d’hommes, et ils ne sont pas destinés à eux en particulier et c’est ce qui change ici. Leur plaisir n’est pas l’aboutissement de ces courts métrages. La productrice a dit très justement : « À travers l’histoire de l’Art, l’image de la femme a été créée par des hommes pour plaire à un regard masculin. La sexualité féminine se déclinait autour de figures limitées du système patriarcal : la putain, la femme, la mère, la muse. Aujourd’hui, nous pouvons créer nos propres images sexuelles, nous sommes confrontées à de nombreuses questions. Existe-t-il réellement un regard féminin et si oui, que pouvons-nous en retenir? Comment pouvons-nous libérer nos propres fantasmes sexuels des images publicitaires qui s’impriment chaque jour dans notre subconscient? De toute évidence, il semblait nécessaire de nous réinventer en créant un nouveau genre et voir ainsi le monde avec un regard neuf. Chaque réalisatrice de ce projet a sa propre interprétation de la pornographie féministe. Elles ont toutes choisi une manière différente de l’exprimer. Je suis très fière de voir une telle créativité et une telle diversité parmi les films réalisés. Chaque réalisatrice a pris cette demande très au sérieux et a réalisé des images fortes et singulières alors comment repenser la pornographie ? Il n’y a pas de réponse simple à cette question. Dirty Diaries propose toutefois douze courts métrages atypiques qui susciteront une réflexion sur la notion de pornographie et sur notre regard. Je suis fière de vous présenter Dirty Diaries. » [6]
Conclusion
Ainsi à travers cette étude nous avons vu qu’à sa genèse, Dirty Diaries a eu des problèmes tant pour les financements, que, lors de sa conception et sortie. En effet, le but du film était que les réalisatrices de Dirty Diaries puissent repenser la pornographie, à travers différentes manières. Tout d’abord, en montrant des films de formes et genres différents, mais aussi en désirant changer les codes de la pornographie classique : la pénétration n’est pas un idéal absolu, et la quête du plaisir sexuel pour le spectateur non plu. Mais au-delà de vouloir remettre en forme le genre pornographique, la productrice a fait le choix de donner la parole seulement aux femmes pour affirmer leurs envies, et leur vision du porno et mettre les hommes au dernier plan. Il serait intéressant de comparer Dirty Diaries, à une production française de court métrage X femmes, produits par Canal + et secondsexe.com en 2008.
Sitographie
Comme au cinéma, Note de production, Dirty Diaries, http://www.commeaucinema.com/notes-de-prod/dirty-diaries-erotique,170323-note-78603
Géraldine Sarratia, « Dirty Diaries », Les inrocks, 25/06/2010, http://www.lesinrocks.com/cinema/films-a-l-affiche/dirty-diaries/
« Dirty Diaries : les féminismes réinventent le porno ». Le Parisien 30/06/2010, les http://www.leparisien.fr/loisirs-et-spectacles/dirty-diaries-les-feministes-reinventent-le-porno-30-06-2010-983226.php
Cinéclub de Caen, Dirty Diaries, Jean-Luc Lacuve le 12/07/2010 http://www.cineclubdecaen.com/realisat/filmcollectif/dirtydiaries.htm
[1] Elle a fait le portrait de Jello Biafra (chanteur des Dead Kennedys), d’un jeune skinhead gay et séropositif, d’une activiste straight edge, d’enfants parisiens sans papiers ou encore de jeunes queers de San Francisco. Géraldine Sarratia, « Dirty Diaries », Les Inrocks, 25/06/2010, http://www.lesinrocks.com/cinema/films-a-l-affiche/dirty-diaries/
[2] Comme au cinéma, Note de production, Dirty Diaries, http://www.commeaucinema.com/notes-de-prod/dirty-diaries-erotique,170323-note-78603
[3] “Les gens étaient très divisés. Beaucoup de féministes et lesbiennes étaient ravis qu’un tel projet existe et vantaient la dimension politique du film. D’autres, majoritairement des hommes, jeunes, hétéros, m’ont écrit en disant “Vous, saloperies de lesbiennes, vous ne devriez pas être autorisées à dépenser mon argent pour faire des pornos de ce genre”. Mia Engberg dans les Inrocks . Géraldine Sarratia, « Dirty Diaries », Les Inrocks, 25/06/2010, http://www.lesinrocks.com/cinema/films-a-l-affiche/dirty-diaries/
[4] Géraldine Sarratia, « Dirty Diaries », Les inrocks, 25/06/2010, http://www.lesinrocks.com/cinema/films-a-l-affiche/dirty-diaries/
[5] « Dirty Diaries : les féminismes réinventent le porno ». Le Parisien 30/06/2010, les http://www.leparisien.fr/loisirs-et-spectacles/dirty-diaries-les-feministes-reinventent-le-porno-30-06-2010-983226.php
[6] Cinéclub de Caen, Dirty Diaries, Jean-Luc Lacuve le 12/07/2010 http://www.cineclubdecaen.com/realisat/filmcollectif/dirtydiaries.htm
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Moins d’un an après sa création par Quentin Lechémia, Pornostagram change déjà : nouveau nom, nouvelle apparence et nouvelles fonctionnalités. Une refonte en forme de retraite stratégique pour le réseau social du porn, qui s’était engouffré dans la brèche ouverte par la politique de tolérance zéro pratiquée par Instagram à l’endroit des images explicites. Lancé sur le marché américain au mois de mars, Pornostagram revendique plus de quatre-vingt deux mille membres. « Pornostagram, en gros c’est l’Instagram du X » expliquait Quentin Lechémia en juin dernier.
C’est justement cette ressemblance assumée qui pose problème. Pornostagram s’est métamorphosé en Uplust pour éviter les soucis de copyright avec son Doppelgänger safe for work, qui n’apprécie pas beaucoup les applications qui se servent des termes Insta ou Gram dans leur nom. On espère juste qu’ils ne tomberont jamais sur cette comptine.
Ce changement s’est opéré au terme d’un sondage mené sur plus de sept milles membres du site, qui ont largement préféré le nom d’Uplust (73,8%) à celui d’Hurrycam. On est d’accord avec eux.
Petite découverte grâce à mes amis du Tag Parfait et une connaissance de twitter qui s’y exhibe de temps en temps. J’avais l’adresse du site Chaturbate dans mes bookmarks depuis quelques temps, et je suis retombé dessus en faisant le ménage. Chaturbate est un site sans prise de tête, où des amateurs, des amatrices ou […]
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Trouver une Indienne ayant réussi à éviter d’être harcelée dans la rue est un défi. Elsa Marie D’Silva est l’un de membres fondateurs de Safecity, un outil de cartographie participative pour « épingler les sales types ».
Quand on lui demande si elle a déjà été victime de harcèlement de rue, elle répond :
« Je n’ai jamais rencontré une femme indienne qui n’a jamais été victime de harcèlement de rue. »
La plupart des femmes sont conditionnées pour s’enfuir discrètement sans faire de scène. Plusieurs organisations sont nées pour lutter contre ce phénomène, à l’image de
Le mois dernier, Matthieu Chartraire a remporté les suffrages des internautes pour la sélection mensuelle de Mister Gay organisée par le magazine Têtu. Corps de rêve, regard ténébreux, “sensible à la détresse humaine et à celle des animaux”: le Grenoblois de 22 ans avait tout pour faire l’unanimité. Jusqu’à ce qu’il poste une vidéo sur sa page Facebook avec ce commentaire: “Voilà pourquoi je voterais FN”.
Dans la séquence, qui tourne en boucle sur les réseaux depuis la mi-mai, on voit une jeune femme blanche agressée par un jeune homme noir. Matthieu a ensuite exprimé son ras-le-bol de ces “mêmes gens”, responsables selon lui de l’insécurité et du vandalisme, entre autres maux.
Embarras
Un ambassadeur de la beauté gay qui fait la promo de Marine Le Pen, ça la fout mal. C’est en tout cas ce qu’a dû se dire Têtu. Le magazine s’est fendu d’un tweet pour rappeler à son Apollon de mai que “la lutte contre l’homophobie est inséparable des luttes contre les autres discriminations.” Pas question, toutefois, d’exclure Matthieu de la course au titre de Mister Gay 2014. “On crierait à la censure”, a estimé Yannick Barbe, directeur de la rédaction, au site PureMedias.
Aujourd’hui, on étudie la pornographie c’est « une discipline universitaire, c’est-à-dire un ensemble de recherches et de programmes universitaires, mais c’est aussi un mouvement militant. » raconte François-Ronan Dubois auteur de Introduction aux porn studies » sorti en février dernier.
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Cet après-midi nous publierons un travail réalisé par une élève de porn studies.
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"La technique du périnée", voici un nom d’album qui excite la curiosité. Publié au début du mois de mai chez Dupuis, ce nouvel album de Florent Ruppert et Jérôme Mulot est d’abord sorti en 4 épisodes, un par semaine, sur lemonde.fr.
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