Vu sur Carpe diem, épisode 6 de la série Lily
Dernier épisode de la deuxième saison de Lily, Carpe diem vient de paraître aux éditions…
Cet article provient de Littérature érotique
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Vu sur Carpe diem, épisode 6 de la série Lily
Dernier épisode de la deuxième saison de Lily, Carpe diem vient de paraître aux éditions…
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Alors que les pratiques sexuelles plurielles (threesome, orgie, gang-bang) semblent exciter les Français, franchir le pas et faire vivre ses fantasmes peut bien souvent se révéler un jeu plus délicat. L’application Gentle, une application mobile qui aide les couples à enrichir leur vie sexuelle, est née du constat que s’il existe de nombreux sites échangistes et libertins pour nouer des contacts en ligne, aucun ne se positionne vraiment comme un accompagnateur pour guider les novices. Il y a quelques semaines, j’ai été invitée à leur première soirée organisée dans un club libertin parisien.
Gentle est lancée en 2016 par trois associés issus de l’entrepreneuriat numérique bien décidés à lancer le premier service d’accompagnement des couples dans l’exploration de leur sexualité à plusieurs. L’application propose une démarche d’accompagnement en ligne et « sur le terrain« . Pour le moment en phase de beta-test, elle sera disponible au premier trimestre 2017. A l’origine du projet, le double constat qu’il y a non seulement un vrai besoin de la part des couples, mais également une évolution du milieu libertin : un schisme s’est créé entre le milieu historique, conservateur, très hétéro et patriarcal et les nouveaux venus, souvent plus jeunes, pratiquant une sexualité plus fluide et ouverte au désir féminin qui ne se retrouvent pas dans les services de rencontres échangistes.
Pour avoir également essayé d’utiliser ces services il y a quelques années avec un ami, je n’ai absolument pas été emballée. D’une part parce que leurs interfaces ne sont pas adaptées aux nouveaux usages numériques (mobile, géolocalisation, etc.) d’autre part parce ce que nous ne nous sommes pas reconnus dans ces profils à l’approche décomplexée trop directe : photos de teub en gros plan et descriptions de type “fiches produit Amazon.” La plupart des profils qui nous avaient contactés étaient des hommes seuls (les vaches à lait de ces sites) et les rares couples qui auraient pu attirer notre attention semblaient trop souvent utiliser la demoiselle comme “monnaie d’échange”. Leurs fiches, toujours très conformistes malgré une propension à se déclarer “sans tabou”, ressemblaient à des sortes de check-list commerciales, détaillant les pratiques et les limites de la femme dans l’espoir d’appâter d’autres hommes susceptibles de bien vouloir prêter la leur. Madame y était toujours décrite comme “adorant la fellation, bien épilée, (c’est un must !) coquine et soumise, surtout avec les filles” quand à Monsieur, il est souvent “classe, doux et bien entretenu ». On reste dans les stéréotypes du mâle alpha viril mais sensible et de la femme objectifiée.
Quand JB, l’un des co-fondateurs, m’a parlé du projet en me promettant que Gentle souhaitait délivrer un service de qualité dépourvu de gros plans gynéco j’ai donc répondu positivement. Le 25 octobre dernier, curieuse d’en savoir plus, je me suis rendue à leur première soirée dans un bar dans lequel ils organisaient un before sur le thème « Comment se passe une sortie en club libertin ?”. Les participants étaient invités à discuter et poser des questions avant de se rendre, pour les plus téméraires, dans un joli club échangiste situé à quelques centaines de mètres de là.
Pour l’occasion j’ai demandé à un certain W. rencontré grâce à Tinder quelques semaines plus tôt de m’accompagner. Il est très mignon et l’exhibitionniste en moi anticipe déjà l’excitation de me pavaner à son bras. Et surtout, il est complètement inexpérimenté dans ce domaine – ce qui m’amuse beaucoup. Je confesse avoir toujours eu un faible pour les vanillas aventureux, que j’aime prendre par la main pour les emmener sur les sentiers du vice.
Arrivée devant le bar où se déroule le before, W. m’annonce qu’il sera en retard. Ce sera seulement la seconde fois que je le vois et j’appréhende un peu, quasi sûre qu’il va me mettre un lapin. Fred, l’autre co-fondateur m’a prévenue qu’il pouvait aussi me présenter un partenaire d’un soir, un homme seul qui vient à cette pré-soirée. Je commande un verre et cherche Fred des yeux. Si je ne suis pas farouche dans l’intimité, je reste une grande timide en société et je passe cinq bonnes minutes à chercher des photos de son profil Linkedin afin de le reconnaître dans la pièce pour m’éviter de devoir parler au serveur. Je réalise soudain qu’une seconde pièce se trouve à ma gauche, cachée par un rideau. C’est ici qu’est organisé le before.
Une dizaine de couples et quelques personnes seules s’y trouvent, tous novices et autour de la trentaine, à l’exception de deux couples un peu plus âgés et de moi-même. En arrivant, la première chose que je remarque c’est le mur où sont projetés les slides Power Point du « Code de la route en club » – ce qui me laisse assez dubitative.
Il me faut maintenant me présenter au groupe… Exercice tout aussi effrayant que de parler au serveur. Je me jette dans la discussion et enchaîne frénétiquement anecdote sur anecdote, me lançant dans une sorte de stand up sur le thème de la partouze. On me demande la liste des beautiful people que j’ai pu croiser aux Chandelles, je reste vague, quelques producteurs, un chirurgien qui refait les nichons de starlettes de télé-réalité, un boxeur mi-mouche mais pas DSK. Tout le monde rigole, ce qui me permet de me sentir plus à l’aise mais également de ne pas regarder mon téléphone toutes les trente secondes pour voir si W. arrive enfin. L’ambiance est conviviale, mais absolument pas lubrique ni même friponne. A vrai dire avec ces slides projetées dans le fond de la pièce, je me dis que la tension sexuelle est au moins tout aussi chargée que si j’étais à une conférence TedX sur la sextech.
D’ailleurs Fred s’apprête à débuter sa présentation, aidé de sa collaboratrice. Il commence par expliquer le service de l’app et ses fonctions. Gentle se veut comme un anti-Gleeden. Selon lui, les désirs que l’on peut éprouver pour d’autres et qui peuvent vous pousser à « aller voir ailleurs » peuvent au contraire devenir fédérateurs et créer une complicité dans le couple, pourvue que l’exploration de la vie intime se fasse à deux. Sur l’app, les profils des couples seront classés dans la recherche par expérience « novice » ou « initié » et les profils des personnes seules sont contrôlés.
Il nous explique que pour l’instant l’app se focalise sur le libertinage, mais qu’ils envisagent de créer très bientôt du contenu proposant d’autres inspirations, telles que des initiations au milieu BDSM et bondage, afin de continuer à briser les idées reçues et tabous autour de ces pratiques. Par expérience, je reconnais que tout comme le milieu libertin, une rupture est en train de se développer entre ceux qui pratiquent un BDSM codifié et rigide et ceux qui se réapproprient cette culture en se débarrassant des clichés « Maître sévère en cuir accompagné de sa soumise dévouée ». Au fil de la présentation, le Power Point prouve son intérêt et la jeune femme qui accompagne Fred en profite pour répondre, non sans humour, à de nombreuses questions pratiques que les couples se posent : « comment s’habiller pour entrer en club échangiste ?”, “comment aborder d’autres couples ?”, “comment dire non ? », “est ce que l’on peut prendre le numéro d’un couple et les revoir plus tard chez nous ?” – ce qui rassure et aiguise la curiosité grandissante des novices sur place.
Les questions sont souvent naïves et touchantes par exemple savoir si on peut vraiment rentrer en club « mais seulement être voyeur ». Finalement, en pleine présentation je vois W. se glisser à travers le rideau entrebâillé et timidement traverser la pièce pour s’asseoir à côté de moi. Je ne l’espérais plus. Il m’avoue qu’il a passé plus de dix minutes seul devant le bar, à peser le pour et le contre et qu’il a même appelé un pote pour lui demander conseil. Il me prévient qu’il vient lui aussi « juste pour regarder »… Mais les yeux qu’il pose sur mon décolleté rempli grâce à un push up – vestige d’un passé fugace de strip-teaseuse en Nouvelle Zélande – me laissent penser le contraire. Je compte d’ailleurs lui montrer les rares tricks de pole dance que j’ai appris là-bas.
Quand la dernière diapositive est projetée, les couples émoustillés prennent la direction du club Le Mask pour mettre en pratique tous les enseignements qui viennent d’être prodigués. Avant de s’éclipser, Gentle leur offre le champagne et une visite des lieux. Fébriles, ils partagent avec émotion leur excitation et leur nervosité d’être là. Je prends vite possession des lieux, scrutant les couples enlacés dans la pénombre à la recherche de potentiels coups de foudre, coups d’essais ou coups d’un soir. Personne ne me plait, je suis trop difficile et j’ai tendance à dire que les boîtes à cul, à l’exception du Kit Kat à Berlin, ça ressemble plus à un quai de gare qu’à Eyes Wide Shut.
De toute façon W. a l’air pétrifié. Je l’emmène au sous sol où comme prévu une barre de pole dance se trouve au milieu de la piste de danse. Profitant d’un instant où la musique est un peu plus sexy que les habituels morceaux ringard qui composent la playlist du club, je l’assois et m’élance, virevoltant avec une absence totale de grâce autour de la barre – ce qui semble malgré tout faire son petit effet. Plusieurs personnes se sont maintenant arrêtées pour regarder ; ça commence à beaucoup m’exciter. Je donne maintenant un vrai petit show, malheureusement toujours à sa seule attention, ne trouvant toujours personne à mon goût. Je me roule au sol en le regardant dans les yeux, me cambre, me déshabille, filant au passage mon collant avec mes talons aiguille, grommèle et jure. Ça semble le tenir captivé. Il a l’air nettement plus détendu, sauf pour ce qui est de la toile de son pantalon, comme je le constate en venant m’installer sur ses genoux pour me frotter à lui. J’ai une pensée émue pour mes anciennes collègues du Calendar Girls, les sublimes Hope et Ruby, dix ans de métier dans les pattes et une audace à laquelle aucun client ne savait résister, alors que je m’applique à reproduire au mieux leurs conseils en matière de lap dance. Assise devant lui, je fais glisser le bas, croisant et décroisant les jambes pour maintenir le suspense et retarder le moment où toute mon intimité sera révélée.
Désormais complètement à poil j’embarque W. pour trouver un coin plus sympa que ce petit tabouret riquiqui sur lequel il est assis. Dans les pièces à côté, les gens s’amusent joyeusement, une douzaine de corps nus se mêlent sur les banquettes de skaï qui collent les fesses. Ça s’agite, soupire, halète, grogne et jouit de concert, on ne distingue plus les contours des corps tant les membres sont entrelacés, c’est très beau. Nous laissons les couples s’accoupler et remontons les escaliers. En parcourant l’étage nous dénichons une petite cabine cachée entre un lourd rideau de velours et une vitre sans tain, qui semble parfaite pour abriter nos ébats tout en nous permettant de mater ce qui se passe dans la pièce à côté. Je reconnais quelques-uns des couples qui étaient avec nous au before. Alors qu’ils ne pensaient même pas avoir le courage de passer la porte, tous les participants à la soirée ont finalement connu une excellente première expérience, qu’elle ait été voyeuriste, mélangiste ou côte-à-côtiste.
Afin de préserver le peu de pudeur qu’il me reste, je vous laisserai le soin d’imaginer la suite et la fin de l’histoire. Disons qu’elle fut pour le moins rapide. Pour ceux qui souhaiteraient eux aussi être pris par la main, (par Gentle, pas par moi) mardi prochain, le 6/12, aura lieu une nouvelle soirée, sous le thème « Les femmes dans le milieu libertin ». La pré-soirée est gratuite. La bloggueuse Eve de Candaulie et l’équipe qui a conçu le jeu de cartes Les Vaginales seront présents. Ceux qui le souhaitent pourront cette fois encore prolonger leur nuit au Mask, le club dédiant ses mardis aux couples débutants. Pour en savoir plus sur la pré-soirée, il vous suffit d’envoyer un message en cliquant ici.
Nous nous sommes retrouvées une nouvelle fois à l’atelier Nollet où Guillaume Ortega nous reçoit toujours si bien… C’étaient les 18 et 24 novembre derniers pour un nouveau volet sur les croyances limitantes concernant la sexualité féminine. Il y avait plus d’une douzaine de participantes à chaque atelier, avec des parcours variés, certaines en construction...
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Le 6 décembre 1989 a agi comme révélateur de deux phénomènes très troublants, mais qui étaient latents : d'une part, la prise de distance des jeunes femmes par rapport au féminisme ; d'autre part, l'émergence d'un discours revanchard, victimaire, celui des masculinistes, contre les féministes qui seraient « allées trop loin ».
- Articles, déclarations et poèmes sur le drame du 6 décembre 1989