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Cet article La LIG, un fonds inédit pour financer les Lesbiennes d’intérêt général ! provient de Manifesto XXI.
Pour ouvrir grand les portes du placard, il est nécessaire de soutenir les projets portés par et pour les lesbiennes. C’est dans cet objectif qu’a été créé un fonds de dotation d’un type particulier : Lesbiennes d’intérêt général (LIG). Entretien.Dans un pays où 63% des lesbiennes sont toujours au placard au travail (selon SOS Homophobie), quels moyens sont accessibles aux projets culturels et associatifs spécifiquement lesbiens ? Comment lutter contre l’invisibilisation et convaincre des institutions ou des marques que ces enjeux sont d’intérêt général, et de l’importance de leur laisser une place ? C’est pour financer des projets par et pour les lesbiennes qu’a été créé un fonds de dotation d’un type particulier : Lesbiennes d’intérêt général (LIG). Manifesto XXI a eu la chance de recevoir une dotation de 1500€ de la LIG afin de produire une deuxième saison de la série de podcasts Lesbien·nes au coin du feu. Nous sommes allé·es à la rencontre d’une de ses membres, Veronica Noseda. Militante lesbienne féministe au sein des Dégommeuses, de la LIG, du Front d’habitat lesbien, également responsable de la recherche opérationnelle à L’Initiative, elle nous raconte l’origine et la nécessité de ce projet.
Manifesto XXI – Comment est née la LIG ?
Veronica Noseda (LIG) : La LIG a été créée en 2016 sur l’impulsion de huit co-fondatrices, toutes lesbiennes. À l’origine de l’idée, il y a notamment une observation faite par Alice Coffin et Alix Béranger concernant l’absence de sources de financements attribuées aux projets spécifiquement lesbiens. Nous avons constaté que les lesbiennes étaient partout, sur tous les fronts et de tous les combats, mais que personne ne se souciait de savoir ce qui était fait pour elles. Résultat : la plupart du temps, les lesbiennes n’avaient pas d’argent pour mener elles-mêmes des projets sur les thématiques qui les visent. C’est en réponse à ce vide-là qu’est née la LIG, afin d’octroyer des financements à des projets faits par des lesbiennes, pour des lesbiennes. Nous avions aussi le souhait de créer un outil purement philanthropique, dont la nature même contrastait avec un paysage français très institutionnel. L’intention de la LIG est de dépoussiérer le panorama des modes de financement, en y introduisant de nouvelles logiques plus solidaires. Derrière ce projet, il y a réellement la volonté de marrainer un réseau de personnes et de collectifs.
Comment ça fonctionne ? Quels sont les différents moyens d’aider la LIG ?
Vous pouvez faire un don et même un petit don est vraiment le bienvenu, surtout s’il est régulier. Les dons mensuels nous permettent d’envisager la suite et de prévoir combien de projets on pourra financer dans les prochaines semaines, mois et années. Puis évidemment, vous pouvez vous aussi déposer un projet, en allant sur notre site, en remplissant un petit formulaire très simple afin de nous présenter votre idée. Comme toutes les associations ou tous les organismes philanthropiques, on reçoit généralement un pic de dons en fin d’année, car il est possible de défiscaliser les dons faits à la LIG. Cependant on aimerait beaucoup que ces dons arrivent également au printemps, à l’été, à l’automne, et pas juste en hiver, parce que la régularité est une marque de confiance tangible. Et comme on peut le voir sur notre site internet, ça permet de subventionner une très grande diversité d’idées. On a financé 54 projets en sept ans, qui sont tous très différents les uns des autres.
Comment vous faites-vous connaître auprès de potentiel·les donateurices ?
Pour l’instant, c’est un petit peu du fait-maison, on compte sur le réseau des personnes déjà financées par la LIG pour nous faire connaître, ainsi que sur le soutien communautaire. C’est surtout du bouche-à-oreille, mais on compte se déployer bien davantage à l’avenir. À ce propos, n’hésitez pas à nous écrire, à nous conseiller, à nous offrir vos multiples talents pour que cet outil devienne un véritable raz-de-marée et qu’on puisse aider toujours plus de projets lesbiens… et finalement, changer le monde ! Oui, on a cette ambition très modeste de changer le monde. (rires)
Vous pensez que le point de vue des lesbiennes ou leurs projets peuvent participer à changer le monde ?
Oui, je crois que les projets lesbiens ont ce pouvoir. Premièrement, parce que les lesbiennes sont habituées à avoir une vision multiple des sujets qui leur tiennent à cœur. La démarche intersectionnelle a été présente dès le départ dans le mouvement lesbien. Deuxièmement, parce qu’on est là où on ne nous attend pas. Nous finançons des projets très divers, qui reflètent la diversité de la communauté lesbienne. Nous aidons des projets artistiques, mais aussi des projets de solidarité, ce qui est très important pour nous. Il ne peut y avoir qu’un seul type de projet mis en avant, car nous sommes « lesbiennes » au pluriel. Il y a des lesbiennes migrantes, il y a aussi des lesbiennes exilées, des lesbiennes artistes, d’autres activistes. Nous voulons que les projets de la LIG représentent cette multiplicité de personnes et de champs sociaux. Je pense que nous pouvons créer de nouvelles alliances et ainsi faire bouger les lignes.
Quels sont les objectifs à court et long terme de la LIG ?
Avoir plus de donatrices et donateurs, et élargir notre socle de financements pour allouer des dotations plus importantes aux idées retenues. On a aussi envie d’animer davantage le réseau de la LIG en organisant des rencontres entre les donatrices et donateurs, mais aussi avec les porteur·ses de projets. En 2017, on avait octroyé un prix de la Lesbienne d’intérêt général de l’année. On l’avait décerné à Faïna Grossman, la fondatrice et coordinatrice du réseau « Les lesbiennes dépassent les frontières ». Cette cérémonie était surtout un moyen de nous réunir, et on aimerait recréer ce genre d’événements fédérateurs. Enfin, l’un de nos objectifs est de pouvoir tirer des bilans et des leçons des 54 projets financés en sept ans. Le premier projet, c’était Gouinement Lundi, et avec Lesbien·nes au coin du feu, vous êtes parmi les derniers !
Pour soutenir le fonds de dotation, cliquez ici.
Relecture et édition : Sarah Diep et Apolline Bazin
Merci à la LIG pour cet entretien, mais aussi pour l’aide qu’elles viennent d’allouer à notre podcast Lesbien·nes au coin du feu afin que nous puissions produire une saison 2 !
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Dans une rue populaire du Centre de Rio de Janeiro, derrière la porte d’une maison qu’on remarque à peine dans le paysage, se cache un lieu bienveillant pour les femmes : le premier studio de tatouage féministe de la ville. Créée en 2019, la maison Casaxottta est composée uniquement de tatoueuses femmes, qui revendiquent un empowerment féminin et prennent leur place dans un milieu qui reste essentiellement masculin.
Le féminisme dans la peauCasaxottta (à lire « Casachottta ») est né en février 2019, à l’initiative de la tatoueuse Tatudona. Le salon fonctionne comme un espace de coworking avec actuellement sept tatoueuses indépendantes, qui organisent leurs propres rendez-vous avec leur-s client-es. Après avoir remarqué qu’il était souvent difficile de trouver facilement d’autres tatoueuses dans la ville, à moins de maîtriser le bouche-à-oreille, Tatudona décide d’acheter une maison pour créer un espace dédié aux tatoueuses.
Casaxottta est un lieu lumineux et chaleureux, où de nombreux messages féministes et dessins des différentes tatoueuses ornent les murs, dont plusieurs dessins de belles vulves stylisées. On s’y sent tout de suite en sécurité et à l’aise. La chaleur de la ville étant parfois étouffante, la salle d’opération est très bien climatisée, ce qui permet de profiter d’une fraîcheur bienvenue pour se sentir détendu-e, en plus de la musique apaisante en fond.
Photo d’une illustration de vulve présente sur un mur du studioLe matériel est bien sûr professionnel et Tatudona, avec qui j’ai eu l’honneur d’effectuer le deuxième tatouage de ma vie, travaille avec grand soin, notamment au niveau de l’hygiène. Elle est très agréable, délicate, toujours ouverte à échanger quelques paroles. Suite à ma demande de réservation, elle m’a demandé de lui détailler par email des détails sur le tatouage que je souhaitais, puis la veille de notre rendez-vous, elle m’a envoyé le dessin qu’elle a effectué. Le jour même, elle me l’a remontré sur sa tablette de dessin, nous en avons rediscuté ensemble, vérifié que la taille du dessin me correspondait. Durant le tatouage, nous avons décidé ensemble d’altérer légèrement un élément. Pouvoir échanger avec la personne qui vous tatoue et que ce soit un moment en pleine confiance est vraiment important, car c’est tout de même une trace que vous gardez à vie sur votre peau, n’est-ce pas ?
Différents Flash Art avec des vulvesLa maison Casaxottta a organisé des « jambes ouvertes » (c’est ainsi qu’elles ont nommé leurs portes ouvertes), avec de la musique, à manger et boire, de la musique, des goodies, mais aussi un Flashday. Pour celles et ceux qui ne sont pas familiers avec l’expression, un Flashday est une journée où on réalise des Flash Art, à savoir des tatouages rapides sur catalogue, effectués par les tatoueuses du studio. C’est aussi ça Casaxottta, un lieu où la rencontre et la sororité règnent. Pour reprendre les mots de la maison, Casaxotta ce sont « des femmes étonnantes qui mettent leurs énergies et leurs culs en commun pour prendre position : « Apprécions-nous nous-mêmes ! »
Edit 2023 : Malheureusement, suite à l’impact du Covid-19 notamment, Casaxotta vient d’annoncer sa fermeture… quelle tristesse !
Le féminisme au Brésil vous intéresse ? Vous pouvez aimer cet article sur les groupes de samba féministes.
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Un jeune de 17 ans, au profil de catholique intégriste, a été interpellé, après l’attaque ce 22 mai du centre LGBTI de Touraine. Il a expliqué aux policiers avoir agi par « exaspération de la théorie du genre ».
L’article Un suspect de 17 ans en garde à vue après l’attaque à l’explosif du centre LGBTI de Touraine est apparu en premier sur Association STOP Homophobie.