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Parce que personne n'est à l'abri d'être privé de liberté, et que le système punitif et sécuritaire tend à se diffuser au sein de la société, "Un podcast à soi" revient avec une grande série consacré à la violence, à la colère, à l'articulation entre le genre et la prison. Qu’elles soient prisonnières, proches de prisonniers ou victimes de violences, qu’est-ce que la prison fait aux femmes ?
Femmes et violences (3/4) : Reprendre sa liberté
Après le passage en prison, comment préparer la sortie ? Comment se retrouver, et commencer une nouvelle vie ? Comment trouver son autonomie et les clés de son épanouissement ? Dans ce troisième épisode, nous partons à la rencontre de femmes qui purgent la fin de leur peine au sein de la Ferme Emmaüs Baudonne, à Tarnos, près de Bayonne. Si ce lieu unique en France ne les avait pas accueillies, elles seraient sorties sans rien. Salariées de la ferme, elles effectuent des travaux de maraîchage et de menuiserie tous les matins. L'après-midi est destiné à la recherche d'emploi, de logement, au passage du permis de conduire, à la santé, aux liens avec les proches... Ici, les travaux sont rémunérés, tout comme les heures de travail domestique. Celà fait partie des démarches féministes que les encadrant.e.s de la ferme souhaitent insuffler à la structure. Tout comme le travail d'accompagnement important autour des corps, qui ont changé, qui se sont souvent dégradés en prison. Encore plus pour les femmes qui en détention ont moins accès aux activités sportives et aux soins. Et qui sont plus soumises aux injonctions de bonne présentation à la sortie.
Au-delà de la prison, cet épisode s'interroge et nous questionne tous.tes : Comment reprendre le pouvoir sur nos vies ? Comment être pleinement autonome ? Malgré les institutions qui enserrent, les dominations qui écrasent, les culpabilités intériorisées, les désirs étouffés ? Comment reprendre le pouvoir sur nos vies ? Quand matériellement, c'est impossible ? Quand l'éducation est entrée dans les corps ? Quelle couleur aurait le pouvoir féministe ? Celle du soin ou de la violence ? De l'écoute ou de la vengeance ? De la ruse à l'intérieur du système ou celle des échappées collectives ? Quelles utopies inventer ? Quels stratagèmes ? Quel plan ?
Avec :
- Céline, Nadia, Aïcha et Maud
- Natacha Chetcuti-Osorovitz, sociologue spécialiste des violences de genre, épistémologie féministe et sociologie carcérale
Textes :
- « Que le diable m'emporte », Marie Maclane
- « Le rayonnement des corps noirs », Kim Doré
- « Le sas », Michel Azama
- « Viendra le temps du feu », Wendy Delorme
Remerciements :
- À toute l'équipe de la ferme Emmaüs Baudonne
- Merci à Pauline de Smet, de l'Observatoire International des prisons
- À K, Elsa, Gaelle et Sylvia du journal l'Envolée
- À Mathilde et Julie du Genepi
Ressources :
- « Femmes en prison et violences de genre, résistances à perpétuité », Natacha Chetcuti-Osorovtiz
- « Une institution dégradante, la prison », Corinne Rostaing
- « Penser la violence des femmes », Coline Cardi, Geneviève Pruvost
- « Femmes détenues, les oubliées », Observatoire international des prisons
- « Pour elles toutes », Gwenola Ricordeau
- « Crimes et peines, penser l'abbolitionnisme pénal », présenté par Gwenola Ricordeau Bonne nouvelle, Un podcast à soi se décline en livre ! Du micro à la plume, Un livre à soi de Charlotte Bienaimé nous donne à lire ce qui fait les questions d’aujourd’hui : le sexisme ordinaire, la grossophobie, le rôle des pères, la transidentité, les luttes sociales, l’écoféminisme, le prix du sexe ou encore l’horloge biologique. Un livre ARTE Éditions / Stock, disponible en librairie.
» À 23 ans, mon expérience amoureuse est au point zéro. Vous avez publié des lettres d’hommes inquiets de leur virginité. Moi, je ne me plains pas de ne pas avoir d’opportunités. Je n’ai pas répondu aux avances qu’on m’a fait. Et je ne suis pas capable d’en faire. J’ai connu des moments sombres. Avec les filles de mon âge, ma conversation se tarit très vite, alors qu’avec les mamies de ma campagne, les discussions pourraient durer des heures. Je passe certainement pour quelqu’un d’antipathique. Je suis un peu bloqué, je crois. Je suis d’autant plus gêné qu’à l’université. Le comportement des autres étudiants me semble plus détendu, voire bien plus libre. Mon immeuble n’est pas discret et j’entends tout ce que font les voisins. Je me sens jaloux. Cela me tracasse, je ne vais tout de même pas passer ma vie « au réfrigérateur ». Ma question est la suivante : où est-ce que ça coince et surtout, que faire ? Est-ce que j’ai raté le coche ? Faut-il chercher une aide et, si oui, laquelle ? Je me fais penser aux personnages des romans de François Mauriac dont l’expérience amoureuse est placée sous le signe de la « faute ». Ils sont tourmentés par un désir qu’ils n’arrivent pas à réaliser. C’est un peu mon cas. »
Affronter et ne pas fuir sa timiditéMalgré la complexité apparente de votre problème, tout cela est en réalité assez simple. Il faudrait apprendre à avoir un peu plus confiance en vous. Vous êtes probablement un « orenal ». D’ailleurs, vous vous décrivez comme tel, en insistant sur votre côté désabusé. Votre timidité est évidente....Lire la suite sur Union
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Le premier bénéfice du déguisement, c’est qu’il cache celui ou celle qui le porte. Il permet de s’oublier, d’entrer dans la peau de quelqu’un d’autre. Le jeu de rôle ouvre au lâcher-prise, mais il invite aussi à une prise de risque : celui du ridicule, qui peut si facilement doucher les braises du désir.
Mais en amour, comme souvent dans l’existence, c’est le risque qui va faire jaillir l’étincelle nécessaire à quelque chose de nouveau, et le frisson qui en résultera n’en sera que plus précieux.
Il s’agit aussi d’une forme de sacrifice de l’ego : je m’expose au ridicule pour te séduire, je troque l’image que tu as de moi contre l’inconnu. Quoi de plus sexy qu’une prise de risque finalement ? C’est une vraie déclaration d’amour. Imaginez que la gêne est une montagne et qu’au sommet vous trouverez une vue inédite de vos rapports amoureux… Et tout cela avec un simple jeu de rôle. Une fois ce sentiment intégré, voire évacué, vous serez invincible.
Partez à la conquête des monts enneigés interdits et ramenez un souvenir, même un bizarre !
Chatouiller l’imaginaireCependant, enfiler un costume ne suffira pas, il faut se mettre à fond dans la peau...Lire la suite sur Union
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Les habitués des internets le savent, en matière de porn, l’imagination n’a aucune limite et je ne parle pas uniquement de la souplesses des performeur.euses. C’est comme ça qu’on a pu voir des pseudos hommes et femmes préhistoriques s’envoyer en l’air joyeusement quand ils n’étaient pas en train de sucer un t-rex, ou de se faire baiser par un ptérodactyle. C’est dans cet univers mêlant joyeusement peaux de bête, tigres à dent de sabre, mammouth et cuni des cavernes que prend place l’album du jour : Rhââl-Han, Le fils des âges des filles pas farouches.
RHÂÂL-HAN FILS DE CRADO QUI N’EST PAS SON PEREParlons d’abord de l’histoire. J’avoue n’avoir jamais ouvert un album de la série originale de Rahan, je n’en ai donc qu’une vision approximative, bercée par les références qui ont pu être faites dans le reste de la pop culture, ou par les petites aventures qu’on pouvait trouver dans certains magazines de BD. Pour autant, c’est bien un pastiche de l’œuvre de Roger Lecureux et André Chéret que nous livre ici Howard McCock – on appréciera d’ailleurs le choix du nom de plume.
L’album se compose de trois aventures. La première nous raconte la rencontre de Rhââl-Han avec Gébobohou, magnifique femme des cavernes avec laquelle il s’adonnera à toutes les joyeusetés du cul, avant d’en tomber amoureux. C’est la préhistoire, et Rhââl-Han n’a clairement pas le time. Se retrouvant avec le petit Tégéveh, fils de Gébobohou, notre héros se retrouve ensuite précipité dans la deuxième aventure de l’album. Je dois bien avouer que celle-ci m’a laissé un peu sur le bord de la route, mais c’est clairement par mon manque de culture en bande dessinée classique puisque McCock nous propose un hommage aux héros de Edgar P. Jacobs en nous offrant la rencontre de deux univers, celui d’un professeur Backe Morti Mer, et de notre homme des cavernes à la tignasse dorée. S’il n’est pas dénué d’intêret, cet interlude parlera davantage aux connaisseur.euses, et un peu moins aux novices ou à ceux qui sont venus pour le cul, puisque c’est ce qu’on est en droit d’attendre chez Tabou Editions. La troisième aventure, est elle aussi sous l’angle du pastiche et de l’hommage puisque Rhââl-Han y rencontrera Elgébétéh, personnage librement inspiré de celui de Pellos, ou encore, les Pierrafeu. Les mots d’ordres de cet album sont donc : pastiche, humour, easter eggs, et, on doit quand même le dire, sexe façon Cro-Magnon des temps modernes, le tout dans un album épais de 48 pages.
AU PAYS DU PASTICHEPublié dans la collection dédiée au genre, Rhââl-Han est revendiqué comme un pastiche, et les recherches que j’ai mené sur l’original m’ont confirmé une chose : sur ce plan, le travail est indéniablement réussi.
Je ne vais pas mentir, en voyant la couverture, j’ai eu peur que ma lecture soit gâchée par un humour uniquement graveleux qui n’est pas forcément le mien. J’y allais peut-être un peu à reculons, mais j’ai décidé de me lancer malgré tout et l’À Propos placé au début de l’œuvre m’a de suite confirmé que j’avais eu raison de passer outre mes préjugés. Dans cette préface, on découvre que McCock, on au-delà de son pseudo un peu lourd, est un grand adepte de la bande dessinée des années Pif Gadget et qu’il en a une connaissance très fine et pointue. Plus encore, on sent que le principal souci de l’auteur est ici de ne pas nuire aux œuvres originales, et ainsi d’offrir un petit coup de jeune aux héros de sa jeunesse, mais sans les dénaturer, et surtout, sans risquer de porter outrage aux originaux. Le travail de McCock n’est donc pas seulement dans la recherche de l’humour, mais aussi dans le respect et la précision. Même si je n’avais pas un quart des références faites dans l’album, celles que j’avais m’ont bien fait rire, et étaient amenées avec un certain talent. Je reste cependant convaincue que l’œuvre est faite pour les fans, puisqu’on passe évidemment à côté de certains aspects essentiels du pastiche. Pour autant, cela ne m’a pas rendu ma lecture désagréable ou compliquée, et j’ai passé un bon moment, en plus de profiter de jeux de mots de qualité, et ça, c’est toujours appréciable.
ELGEBETEH, LE REFLET D’UN PARTI PRIS MODERNEOn pourrait cependant craindre que McCock, en optant pour la parodie allait s’enfermer dans les caractéristiques des œuvres originales auxquelles il rend hommage, et fort heureusement, ce n’est pas le cas. En plus d’offrir des cases – et particulièrement s’agissant des cases à caractère sexuelles – avec une colorisation tout à fait singulière et vraiment réussie, aux tons vifs et aux accents monochromatiques, McCock entreprend aussi une certaine représentation de la diversité des sexualités. On ira pas jusqu’à dire que l’album est exemplaire sur l’inclusivité des corps représentés, mais clairement, il y a un effort fait. Ainsi, dans Rhââl-Han, les femmes se touchent entre elles, mais les hommes ne sont pas en reste puisqu’ils font la même chose. On appréciera d’ailleurs que la représentation du rapport homosexuel féminin ne soit pas totalement sujet au fétichisme puisqu’il invite simplement Rhââl-Han et son compagnon à faire la même chose.
Le personnage d’Elgébétéh est encore l’incarnation de ce désir de représentation. En effet, au-delà de son prénom, référence explicite au mouvement LGBTQ+, le personnage avouera à notre héros être issue de la tribu des « Chimal » , et on ne va pas se mentir, voir une femme à bite dans un album de BD dont la couverture nous laissait plus que sceptique sur le ton du livre, c’est une vraie bonne surprise, et cela particulièrement parce que Elgébétéh n’est pas traitée ici comme un fétiche, et ne pose pas spécialement question au héros. Carton rouge donc au nom de la tribu mais aussi, à l’explication « En quelques sorte, je suis une femme qui n’est pas une femme, ou plutôt un homme qui n’est pas un homme » . On aurait aimé mieux. (J’avoue m’être demandé si le caractère simpliste et daté de l’explication était justifiable par le caractère simplet de Rhââl-Han, mais même si c’est le cas, c’est un faux-pas pour moi.) Pour autant, on ne peut nier qu’il y a là un travail de représentation de la diversité, et c’est suffisamment rare pour être remarqué. Un petit effort encore pour McCock dans cet apport de modernité dans la BD tradi des années 70.
En bref, Rhââl-Han n’est probablement pas l’album sur lequel vous aurez une envie irrépressible de glisser la main entre vos cuisses, mais ça n’en demeure pas moins un excellent album, avec des scènes de cul vraiment jolies, et un gros travail réalisé sur le plan de l’hommage, qui saura ravir les amateur.ices des aventures de Rahan, ou celleux qui ont été bercé·es par le personnage de l’homme des cavernes. Et pour eux, comme pour les autres, c’est une lecture légère, pendant laquelle on passe un chouette moment.