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Vous avez déjà sucé une fraise ? Léché une clémentine juteuse ? Caressé un kiwi ? Effeuillé une banane ? Oui, bien sûr, la « foodophilie » n’est pas encore punie par la loi et tout le monde a déjà exploré avec plus ou moins d’attention le potentiel érotique de la nourriture avec sa bouche, son nez et ses doigts…
Comment obtenir un parfait dosage entre cuisine et cul ? Ci-dessous quelques ingrédients….
Ils appellent ça le « sexy foooding » mais il n’existe pas vraiment de mot pour ce concept (wikipedia appelle ça« jeux avec de la nourriture », bref, il est urgent de lui donner un petit nom). Selon moi, c’est quand on « érotise » les aliments en bouche, que l’on est excité par ce que l’on va goûter. Attention je ne parle pas ici du phénomène des « stuffers », ces fétichistes de la prise du poids qui se goinfrent pour s’exciter sexuellement (oui, messieurs-dames, ça existe), ni de la « sitophilie », dans lequel le corps du partenaire est recouvert d’un aliment (souvent liquide) pour que son(a) copain(-pine) vienne le lécher et qui ne serait à lui seul être assez exhaustif pour résumer la pratique. Il s’agit là de développer la première étape de la sexualité infantile, le fameux « stade oral » de Freud, dans sa laaaarge globalité.
Oscillant entre l’infantilisation et cannibalisme, le sexy fooding peut-être un sacré booster de libido !
Un atelier pour aider à la créativité !J’ai assisté récemment à un atelier de « sexy foooding » organisé par la célèbre enseigne Le Passage du Désir, une façon de faire découvrir leur nouvelle gamme de produits gourmands. Pour ce lovestore, avoir « faim » de son partenaire peut se concevoir de multiples façons : huiles pour le corps parfumées, bougies comestibles, sucettes, thé aphrodisiaque…
Ce qui est bien avec la nourriture et la gourmandise, c’est que ces jeux peuvent s’incorporer dans le cadre de multiples scénarios (massage, dîner romantique, jeux SM etc.).
Personnellement une des meilleures façons de le pratiquer reste « les yeux bandés »… je vous explique pourquoi !
Nathalie Giraud, sexothérapeute et fondatrice de Piment Rose, avait demandé à une dizaine de personnes de se bander les yeux et de goûter des aliments (liquides ou solides) qu’elle leur faisait passer. Arrivée un peu en retard (comme à mon habitude), j’ai vite noué un bandeau autour de mes yeux et Nathalie m’a fourré une fraise entre les mains sans rien dire. J’avais un peu faim, je l’ai mangée d’un coup. (J’ai bien assimilé le concept du stade infantile). Elle a repris ma main et m’a donné une deuxième fraise en me soufflant à l’oreille « Non Flore, tu ne la manges tout de suite, tu la lèches d’abord, tu la suces, tu te demandes si elle est froide ou chaude, tu cherches à savoir si elle est juteuse… bref, tu joues avec ta fraise ! »
Grondée comme une enfant, j’ai fait des aller-retour avec ma fraise dans la bouche, je l’ai léchée du bout de ma langue, je l’ai mordillée pour faire sortir un peu de jus, et bien -croyez le ou non- une fraise, les yeux bandés, c’est vachement excitant.
Pour Nathalie Giraud :
Quand on a les yeux bandés, les sens corporels se retrouvent exacerbés : l’ouïe, l’olfactif, le goût et le toucher se décuplent. Il faut dire que la vue coupe à peu près 25% des autres sens et c’est bien dommage ! Lorsque l’on voit un aliment, le cerveau a déjà établi son programme de sensation. Lorsque l’on supprime la vue, la relation avec l’aliment redevient nouvelle. C’est ton corps qui va découvrir l’aliment et pas ton mental et cela t’ouvre un champs des possibles incroyable !
Bref, ça m’a donné plein d’idées de jeux coquins à deux ! Et vous, comment pratiquez-vous pratiquez le « sexy fooding » ?
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Vous avez déjà sucé une fraise ? Léché une clémentine juteuse ? Caressé un kiwi ? Effeuillé une banane ? Oui, bien sûr, la « foodophilie » n’est pas encore punie par la loi et tout le monde a déjà exploré avec plus ou moins d’attention le potentiel érotique de la nourriture avec sa bouche, son nez et ses doigts…
Comment obtenir un parfait dosage entre cuisine et cul ? Ci-dessous quelques ingrédients….
Ils appellent ça le « sexy foooding » mais il n’existe pas vraiment de mot pour ce concept (wikipedia appelle ça« jeux avec de la nourriture », bref, il est urgent de lui donner un petit nom). Selon moi, c’est quand on « érotise » les aliments en bouche, que l’on est excité par ce que l’on va goûter. Attention je ne parle pas ici du phénomène des « stuffers », ces fétichistes de la prise du poids qui se goinfrent pour s’exciter sexuellement (oui, messieurs-dames, ça existe), ni de la « sitophilie », dans lequel le corps du partenaire est recouvert d’un aliment (souvent liquide) pour que son(a) copain(-pine) vienne le lécher et qui ne serait à lui seul être assez exhaustif pour résumer la pratique. Il s’agit là de développer la première étape de la sexualité infantile, le fameux « stade oral » de Freud, dans sa laaaarge globalité.
Oscillant entre l’infantilisation et cannibalisme, le sexy fooding peut-être un sacré booster de libido !
Un atelier pour aider à la créativité !J’ai assisté récemment à un atelier de « sexy foooding » organisé par la célèbre enseigne Le Passage du Désir, une façon de faire découvrir leur nouvelle gamme de produits gourmands. Pour ce lovestore, avoir « faim » de son partenaire peut se concevoir de multiples façons : huiles pour le corps parfumées, bougies comestibles, sucettes, thé aphrodisiaque…
Ce qui est bien avec la nourriture et la gourmandise, c’est que ces jeux peuvent s’incorporer dans le cadre de multiples scénarios (massage, dîner romantique, jeux SM etc.).
Personnellement une des meilleures façons de le pratiquer reste « les yeux bandés »… je vous explique pourquoi !
Nathalie Giraud, sexothérapeute et fondatrice de Piment Rose, avait demandé à une dizaine de personnes de se bander les yeux et de goûter des aliments (liquides ou solides) qu’elle leur faisait passer. Arrivée un peu en retard (comme à mon habitude), j’ai vite noué un bandeau autour de mes yeux et Nathalie m’a fourré une fraise entre les mains sans rien dire. J’avais un peu faim, je l’ai mangée d’un coup. (J’ai bien assimilé le concept du stade infantile). Elle a repris ma main et m’a donné une deuxième fraise en me soufflant à l’oreille « Non Flore, tu ne la manges tout de suite, tu la lèches d’abord, tu la suces, tu te demandes si elle est froide ou chaude, tu cherches à savoir si elle est juteuse… bref, tu joues avec ta fraise ! »
Grondée comme une enfant, j’ai fait des aller-retour avec ma fraise dans la bouche, je l’ai léchée du bout de ma langue, je l’ai mordillée pour faire sortir un peu de jus, et bien -croyez le ou non- une fraise, les yeux bandés, c’est vachement excitant.
Pour Nathalie Giraud :
Quand on a les yeux bandés, les sens corporels se retrouvent exacerbés : l’ouïe, l’olfactif, le goût et le toucher se décuplent. Il faut dire que la vue coupe à peu près 25% des autres sens et c’est bien dommage ! Lorsque l’on voit un aliment, le cerveau a déjà établi son programme de sensation. Lorsque l’on supprime la vue, la relation avec l’aliment redevient nouvelle. C’est ton corps qui va découvrir l’aliment et pas ton mental et cela t’ouvre un champs des possibles incroyable !
Bref, ça m’a donné plein d’idées de jeux coquins à deux ! Et vous, comment pratiquez-vous pratiquez le « sexy fooding » ?
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Après un bras de fer juridique de plusieurs années, Eric Gitari a obtenu gain de cause. Cet avocat et militant souhaitait enregistrer officiellement son organisation de défense des droits des gays et lesbiennes, la National Gay and Lesbian Human Rights Commission (NGLHRC), auprès de l’Etat kényan. Depuis 2012, il avait tenté d’inscrire l’ONG sous plusieurs noms. A chaque fois, il avait essuyé un refus de la part du Comité de coordination des organisations non-gouvernementales, qui rappelait que les rapports homosexuels étant illégaux au Kenya, il n’y avait pas lieu de reconnaître le droit des gays et lesbiennes à s’organiser.
La justice a été saisie en septembre 2013, et l’affaire est remontée jusqu’à la Cour suprême. Les juges Isaac Lenaola, Mumbi Ngugi et George Odunga ont tranché lundi. «Au Kenya, la Constitution prime», ont-ils rappelé. L’Etat, selon eux, «ne peut s’appuyer sur des textes religieux ou sur l’idée qu’il se fait des convictions religieuses et morales des Kényans pour justifier une limitation des droits».
Davantage d’ouverture et de démocratie
Cette décision «montre un pays qui est prêt à plus d’ouverture et de démocratie, malgré les défis. En privilégiant la moralité de la Constitution sur la moralité religieuse, les juges ont honoré l’esprit et les aspirations des Kényans», a salué Gitari.
L’incrédulité régnait dans une partie de la classe politique et au sein des milieux chrétiens conservateurs, qui ont prévu de faire appel. «Ce jugement est fondé sur des considérations très étroites, qui sont non seulement contraires au christianisme, mais aussi aux enseignements et aux traditions des musulmans», s’est indigné l’archevêque anglican Eliud Wabukala, chef de la principale Eglise du pays.
Harcèlement et chantage
Conformément au Code pénal hérité de l’époque coloniale, les rapports homosexuels entre hommes sont passibles d’une peine de 14, voire de 21 ans de prison au Kenya. En 2010, le Premier ministre Raila Odinga avait appelé à l’arrestation d’homosexuels des deux sexes. Cependant, peu de cas d’arrestations ont été rapportées ces dernières années. Par contre, la communauté LGBT est sujette au harcèlement violent et au chantage, notamment de la part de la police.
Sources: AP, «National Catholic Reporter»
Vu sur Des intégrales dans la collection e-ros
En 2013, souvenez-vous, trois titres d’Alain Giraudo sont parus dans la collection e-ros : Palingénésie, De l’amertume d’un moyen sûr et Un Train initiatique. Trois textes qui portaient en sous-titre « Conte de l’Éros triste ». Trois titres à rassembler dans un livre numérique unique, Contes de l’Éros triste. En mai 2012 a commencé la publication de […]
Cet article provient de Littérature érotique
LE PLUS. Bain de vapeur, gels douche, gants de toilettes… Les techniques pour préserver son hygiène intime sont nombreuses, mais pas forcément adaptées à cette zone fragile. Alors, quels sont les bons réflexes à avoir ? Alexia Bacouël, sexothérapeute, nous éclaire sur le sujet en nous livrant quelques conseils. Lire la suite sur Le Plus...
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Qu’est ce qui vous a poussé à étudier l’histoire des résistances à la féminisation de la langue ?
Éliane Viennot : Mes travaux m’ont amené à étudier la «querelle des femmes», ce débat européen qui commence vers le XIVème siècle et qui porte d’abord sur la question politique (les femmes peuvent-elles hériter du trône ?), mais aussi sur l’éducation, sur la famille (jusqu’à quel point les femmes doivent-elles être soumises ?) et plus globalement sur la place des femmes dans la société. Cette «querelle des femmes» suscite toute sorte de controverses et amène en fait à creuser l’écart entre les sexes. Et ces controverses s’étendent au domaine de la langue au début du XVIIème siècle.
Comment s’est matérialisée cette masculinisation de la langue ?
Éliane Viennot : Le français est beaucoup moins machiste qu’on ne le croit et surtout qu’on ne le parle aujourd’hui. Les réformes des grammairiens masculinistes du XVIIème siècle comme Vaugelas ont cherché à transformer la langue, mais sans grand succès, en raison de l’absence d’une scolarisation uniforme. Ces règles ne vont donc véritablement s’instituer qu’à la fin du XIXème siècle, quand l’école primaire est rendue obligatoire. Jusqu’à cette époque, la plupart des Français-es continuent de parler comme avant, en usant de féminins pour les femmes et de masculins pour les hommes.
Mais aujourd’hui, ces grammairiens ont réussi à imposer leurs règles…
Éliane Viennot : Pas pour les titres : les enfants, par exemple, disent naturellement «la juge», «la prof», «la directrice»… C’est à partir du moment où ils et elles ont été bien conditionné-e-s qu’ils et elles masculinisent les titres. Il reste un petit milieu, celui de la haute administration, qui continue de batailler pour la sauvegarde des noms de fonctions (prestigieuses !) au masculin. Cette résistance et ce conservatisme datent seulement du XXème siècle, lorsque les femmes ont commencé à entrer en politique, à occuper les postes prestigieux qui, jusqu’alors, leur étaient fermés.
On lit plusieurs façons de faire apparaître le «e» du féminin. Quelle devrait être sa graphie, selon vous ?
Éliane Viennot : Moi, je suis pour le trait d’union, parce que c’est la solution la plus simple et la plus neutre. Certes, je n’irai pas jusqu’à mourir pour cette option (ni pour quoi que ce soit d’autre d’ailleurs !), mais la majuscule perturbe la lecture et le point n’est pas habituel. Je pense que cela devrait se simplifier et se normaliser en français dans les années qui viennent.
Que pensez-vous de la neutralisation ou de l’indifférenciation du sexe dans la langue ?
Éliane Viennot : Cela me paraît difficile en français, car le neutre n’existe pas. Mais on doit utiliser certaines tournures qui font apparaître l’indifférenciation : par exemple parler de «la présidence» au lieu de «la fonction de président». Mettre ces substantifs-là, plutôt qu’un mot genré. Je ne suis pas contre la création de quelques pronoms neutres, mais ça ne résout pas beaucoup de problèmes car on doit ensuite terminer la phrase et on tombe alors sur des adjectifs et des participes à accorder. Pour moi, la priorité, c’est de faire en sorte que le féminin pèse le même poids que le masculin. C’est comme pour la parité : j’aurais préféré que les femmes entrent en politique sans cette loi, mais nous sommes obligé-e-s de reconnaître qu’attirer l’attention sur la différence des sexes, demander qu’ils pèsent autant l’un que l’autre, a constitué une amélioration.
Vous voulez dire que ces règles seraient un tremplin vers une indifférenciation des sexes, mais que notre langue ne pourrait jamais faire preuve d’une neutralisation totale ?
Éliane Viennot : Je pense que ce qui pose surtout problème, c’est l’inégalité. Il reste la question des intersexes, qui doivent trouver un positionnement imposé par la société et qui ne correspond pas forcément à ce qu’ils sont. Mais pour l’instant, même si je m’intéresse de près aux questions queer, je ne vois pas de solution en termes linguistiques, car s’il y a un domaine où la contrainte du genre est forte, c’est bien la langue. Quant à ceux qui proposent de tout masculiniser pour fabriquer du neutre, je m’y oppose fermement : tout masculiniser ne fait pas du neutre, ça fait du masculin !
Mini-bio
Née à Lyon, Éliane Viennot a été militante au Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (MLAC) et s’est impliquée au début des années 1990 dans la campagne en faveur de la parité. Elle est aujourd’hui professeure de Littérature française de la Renaissance à l’Université de Saint-Étienne. En 2006, elle a favorisé la création de l’Institut Émilie du Châtelet pour le développement et la diffusion des recherches sur les femmes, le sexe et le genre. Elle travaille depuis une quinzaine d’années à une histoire des relations de pouvoir entre les sexes et est l’autrice d’une quinzaine d’ouvrages. Elle a reçu la Légion d’honneur en 2008 pour l’ensemble de son parcours, de son œuvre et de ses combats. L’an dernier, elle a publié un livre éclairant sur les évolutions du français à travers les siècles : Non, le masculin ne l’emporte pas sur le féminin ! Petite histoire des résistances de la langue française (éditions iXe).
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En attendant la vingtième Marche des Fiertés LGBT de Lyon (samedi 20 juin), les grands marcheurs et les grandes marcheuses pourront s’échauffer dès le samedi 30 mai à Grenoble. En effet, le centre LGBT CIGALE organise dans la préfecture iséroise une Semaine des Fiertés, du 20 au 31 mai, avec une Marche pour point d’orgue. Le départ de celle-ci est fixé à 14h30 au parc Paul Mistral (connu aussi pour sa drague nocturne…) avant un terminus à la Caserne de Bonne, où des stands associatifs accueilleront les marcheurs et les marcheuses. CIGALE (pour Collectif Inter-associations Gays et Lesbiennes), qui ne fait pas que chanter tout l’été sur les chars de la Gay Pride, accueille les associations tout au long de l’année et fédère la vie homosexuelle grenobloise depuis 1994. Pour cette nouvelle édition de la Semaine des Fiertés, c’est tout un programme sportif, culturel, festif et militant qu’il propose à tous et toutes. La nouvelle ville verte a beaucoup de choses à offrir et pas seulement ses fameuses noix !
Une marche mais pas que…
C’est à l’Hôtel de Ville que se tiendra le lancement de la Semaine des Fiertés, mercredi 20 mai, avec la présentation du rapport annuel de SOS Homophobie. Le samedi 23 mai, les Grenoblois-es et leurs ami-e-s seront invité-e-s à faire la fête dans les établissements partenaires. Mardi 26 mai sera le jour idéal pour se faire plaquer puisque l’équipe de rugby friendly La Mêlée Alpine animera une initiation au ballon ovale, suivie d’un pique-nique. Après nous être mis des gnons sur le terrain de rugby, nous irons tous et toutes nous faire pardonner en nous faisant des bisous militants place Félix Poulat lors d’un grand kiss-in organisé par l’association À Jeu Égal. La meute d’oursons de la GRRRnoble Bear Association se chargera ensuite de l’apéritif au parc Paul Mistral. Au cinéma Le Club, on pourra voir ou revoir We Can Be Gay Today, un documentaire déjà projeté lors de la dernière édition du festival Vues d’en Face et qui interroge les possibilités de lutte contre les discriminations en Lituanie, un pays dont 62% des habitants se déclarent hostiles à une Marche pour l’égalité. Cette Semaine des Fiertés sera aussi musicale, puisqu’un concert au Ciel et une soirée officielle à l’Ampérage sont prévus le vendredi et le samedi, après la Marche. Enfin, pour le dernier jour des festivités, dimanche 31 mai, on annonce une prise de la Bastille avec l’installation d’un rainbow flag géant sur le mur d’enceinte du célèbre fort. Et si Lyon s’en inspirait pour suspendre, après la boule à facettes du 8 décembre, un drapeau arc-en-ciel sur Fourvière le 20 juin ?
Semaine des Fiertés de Grenoble, du 20 au 31 mai / www.grenoble-fiertes.com
Photo © Gay Grenoble
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Le féminin est «tout ce qui ne laisse pas de traces», écrit Virginie Despentes dans son essai King Kong Théorie (2006). Et en effet, qui ne se souvient avoir appris à l’école qu’une rime est dite «féminine» lorsqu’elle se termine par un «e» muet ? Pourtant, lorsqu’au XVIème siècle les poètes de la Pléiade tentent d’imposer la prééminence du français sur le latin, de codifier sa poésie et d’enrichir son vocabulaire, la langue française est beaucoup plus égalitaire. Ce n’est qu’au siècle suivant que commence l’offensive pour transformer le français, en faire disparaître des désinences féminines (voire des mots féminins) et affirmer la prétention du masculin à représenter les deux genres. Cette offensive se poursuit jusqu’à l’officialisation, au XIXème siècle, de règles que l’on martèle encore aujourd’hui sur les bancs de l’école, telles que la trop fameuse : «le masculin l’emporte sur le féminin». Si le nom du grammairien Louis-Nicolas Bescherelle (1802-1883) reste associé pour vous aux exercices fastidieux qu’on vous forçait à faire en guise de punition, vous avez aujourd’hui une raison de plus de le haïr : c’est lui qui, avec d’autres, a contribué à établir ces règles. La langue étant une affaire de pouvoir, cette doctrine, infiltrée dans nos cahiers à spirales, a renforcé la domination masculine dans la société tout entière. Pourtant, elle va à l’encontre de l’histoire de la langue française.
Appelons une chatte, une chatte…
Jusqu’à la Renaissance, les noms de charges et de métiers existent dans les deux genres : on parle ainsi d’auteurs et d’autrices, d’officiers et d’officières, de peintres et de peintresses, de juges et de jugesses… Mais ce n’est pas tout ! Par imitation du latin, l’accord de proximité est d’usage : verbe et participe passé s’accordent avec le dernier substantif. C’est ainsi qu’on peut lire chez Racine (dans Iphigénie, 1674) : «mais le fer, le bandeau, la flamme est toute prête». Les participes présents, quant à eux, s’accordent alors en genre avec leur sujet : «mais en vain serez pendante / Toute à mon col attendante mon pardon» écrit un Ronsard sûr de son pouvoir de séduction. Et jusqu’au XVIIIème siècle, le pronom personnel «le» (dit «neutre», alors qu’il est masculin) s’accorde avec le sujet qu’il représente : «j’étais née (…) pour être sage, et je la suis devenue sitôt qu’on m’a permis d’user de ma raison», s’écrie Marceline indignée dans Le Mariage de Figaro (1778) lorsqu’on lui reproche d’avoir eu un enfant illégitime.
C’est la lutte aux finales !
Certain-e-s estiment aujourd’hui qu’une réforme de la langue française serait un bon moyen de lutter pour l’égalité des sexes et de combattre l’infiltration de préjugés sexistes dans la tête de nos chères têtes blondes… et de nos ministres et élu-e-s. On se souvient ainsi du député UMP Julien Aubert qui, en octobre 2014, refusait d’appeler sa collègue socialiste Sandrine Mazetier «Madame la Présidente». Des solutions existent pour re-féminiser la langue française et retrouver les traces disparues de ses anciens usages (voir ci-dessous). Reste à les utiliser, à l’écrit bien sûr, mais aussi à l’oral (ce qui s’avère souvent plus difficile), à les diffuser à l’école, dans les médias… Ce combat n’est ni futile, ni accessoire pour celles et ceux qui considèrent que la langue doit être le reflet d’une société égalitaire, une arme contre les stéréotypes et non un instrument de domination. À leurs yeux, le français doit rendre visible ce qu’on a voulu masquer et être le témoin d’une société qui prend en compte la diversité des genres. Mais quid de la représentation des intersexes et des trans ? La langue française (contrairement à d’autres, comme le suédois) semble malheureusement trop «genrée» et les personnes concernées sont aujourd’hui contraintes de choisir un camp. Mais on peut toujours rêver de la création d’une Pléiade 2.0 œuvrant à un nouvel enrichissement de la langue française, qui témoignerait ainsi d’une évolution des normes et de leurs représentations et rendrait enfin chacun-e visible.
Image : Gabrielle d’Estrées et une de ses sœurs (auteur inconnu, vers 1594)
Photo : Louis-Nicolas Bescherelle
Comment lutter contre le sexisme de la langue ?
Si la règle de l’accord de proximité semble encore difficile à intégrer, tant elle bouscule nos habitudes écrites et orales, elle pourrait bientôt être enseignée à l’école. C’est à quoi travaillent diverses associations et spécialistes, dont la professeure de Lettres et historienne Éliane Viennot (voir interview page 8). D’ores-et-déjà, on peut :
– utiliser les noms de charges et métiers féminins («l’écrivaine Virginie Despentes») ;
– utiliser le déterminant adéquat («Madame la professeure») ;
– privilégier l’alternance en appliquant l’ordre alphabétique («les avocates et les avocats», «les amateurs et les amatrices») ;
– noter le «e» final pour marquer les deux genres («les invité-e-s», «invitéEs» ou «invité.e.s») ;
– utiliser le mot «Madame» plutôt que «Mademoiselle» pour s’adresser aux femmes quel que soit leur âge ou leur statut marital ;
– proscrire les expressions sexistes («c’est bientôt l’heure des mamans»).
Pour plus de suggestions, se référer à la liste des préconisations rédigée par Éliane Viennot et disponible sur son site internet.
Approfondir
Sur son site, la Société internationale pour l’étude des femmes de l’Ancien Régime (SIEFAR), cofondée par Éliane Viennot, répertorie les mots féminins tombés en désuétude suite à la masculinisation de la langue française : amateuse, gentilfemme, philosophesse, tyranne…
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Quinze sur quarante-six : telle est est la proportion de femmes au sein de l’exécutif de la Métropole de Lyon, les hommes accaparant presque 70% des vice-présidences et délégations de la nouvelle collectivité qui a vu le jour le 1er janvier dernier. Si, dans le cadre de la Charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes au sein de la vie locale, la Ville de Lyon s’est engagée en 2012 à assurer une participation équilibrée des deux sexes aux prises de décisions locales, il en va donc différemment au sein de la Métropole, ce dont s’insurgent, via un communiqué de presse, plusieurs associations féministes locales (Osez le féminisme, La Barbe, H/F Rhône-Alpes, Femmes solidaires…) et des partis politiques de gauche (Europe Écologie-Les Verts, Ensemble !, le GRAM, le Parti de gauche et le Parti communiste français). Selon la députée (UMP) Dominique Nachury, le sénateur-maire (et président de la Métropole de Lyon) Gérard Collomb aurait expliqué que «la parité rendrait l’accès à une vice-présidence moins aisée pour les nombreux hommes maires de leur commune et conseillers communautaires, qui se verraient ainsi lésés». Les militant-e-s féministes constatent également que, parmi les sept pôles d’activité de la Métropole, les femmes ont massivement été désignées pour occuper celui des « Développements solidaires et actions sociales ». «Devons-nous comprendre qu’à la Métropole de Lyon, les compétences de la gent féminine se limitent aux domaines de la famille, du soin et de l’éducation ?», s’interrogent les signataires du communiqué.
«Sur la bonne voie»
Michèle Vullien, maire centriste de Dardilly et vice-présidente de la Métropole de Lyon, réfute ces critiques : «en tant que femme, je suis évidemment favorable à l’idée de parité, et je pense sincèrement que nous sommes sur la bonne voie. Mais en tant que deuxième vice-présidente en charge de la Métropole, ce qui n’est pas rien, je n’ai pas le sentiment d’être malmenée ! Et je rejoins M. Collomb quant aux risques que comporterait une obligation de parité, les femmes étant tout simplement moins nombreuses à se présenter. L’obtention d’une représentation parfaite des sexes ne doit pas s’effectuer au détriment d’hommes compétents. C’est d’ailleurs grâce à Gérard Collomb que j’occupe cette fonction aujourd’hui, tandis qu’à l’époque de M. Raymond Barre, il n’y avait aucune femme jouissant de ce titre. Par ailleurs, le pôle « Développements solidaires et actions sociales » englobe des secteurs tels que le bâtiment, ou encore la voirie, qui ne me semblent pas être spécialement féminins… Les femmes doivent simplement ne pas avoir peur de s’engager !». Si l’égalité entre femmes et hommes est donc encore loin d’être une réalité au sein de la Métropole, il ne pourra pas en être éternellement ainsi : la nouvelle collectivité aura l’obligation de présenter un exécutif paritaire en… 2020.
Photo 1 : le siège de la Métropole, dans le troisième arrondissement de Lyon © J. Leone
Photo 2 : Michèle Vullien
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