Ce soir, je suis sous le choc. Comme vous tous j’imagine. Quand j’ai entendu ce qui s’est passé aujourd’hui, ça a été le choc, la consternation, les larmes en écoutant Philippe Val. J’ai envie de pleurer en écrivant ces lignes, et la rage de ne pas me laisser abattre.
Ce soir je voulais vous parler de Wolinski. Certains de ma génération ont commencé leur éducation par San Antonio, d’autres avec des VHS de Canal plus échangées sous le manteau dans la cour de récréation. Pour moi, l’éducation iconoclaste à la sexualité a commencé avec avec les albums de Wolinski.
Ces premières lectures « cul » étaient pour moi un moment de frisson. C’était un acte très subversif, de piquer un Wolinski sur les (hautes) étagères de mes parents.
Je ne veux pas souhaiter aux dessinateurs assassinés aujourd’hui de « rester en paix ». Je ne crois pas en la vie après la mort, mais j’ai envie de croire que l’héritage laissé par Wolinski, Cabu, Charb, Tignous et tous ceux qui les ont aidés et soutenus, est tellement vivant que, quelque part, indirectement, ils continueront à se battre et à nous dire merde de là où ils sont.
Je ne comprenais pas encore, à l’époque de mes lectures de Wolinski en cachette, qu’il y a un lien entre liberté sexuelle et liberté de penser. Cette liberté qui a été menacée explicitement ce matin.
Je ne voudrais donc surtout pas laisser « reposer en paix » cet héritage iconoclaste, revigorant et irrévérencieux. Je veux l’agiter dans tous les sens pour continuer à lutter pour plus de tolérance.