L’autel phallique – crédit Camille
Pour cette année qui commence, je vous envoie une carte postale ensoleillée qui j’espère placera 2015 sous de bons auspices.
En pleine découverte d’une plage paradisiaque thaïlandaise, voilà que je tombe sur un « autel phallique » (le nom est de moi), sorte d’empilement de statues phalliques honorées de rubans, appelant à la fertilité. Il s’agirait d’un signe du syncrétisme religieux millénaire entre hindouisme et bouddhisme – merci @valatini pour la formule.
Pourtant, en repartant prendre l’avion qui allait me ramener vers Bangkok, j’ai trouvé un panneau qui dressait une liste assez surprenante d’objets interdits dans les bagages : outre les statues de bouddha, y étaient mentionnées les « publications obscènes ». Il étaitd’ailleurs impossible de consulter youporn ou tout autre tube de porno depuis l’hôtel où je me trouvais : merci le fournisseur d’accès qui a appliqué la loi locale au pied de la lettre.
Les phallus en bois sont donc moins obscènes que les êtres de chair et de sang ? La réalité est nichée entre les deux.
Il en est de même à propos de la prostitution. Avant de partir en vacances en Thaïlande, on m’avait dit à plusieurs reprises que la prostitution y était quelque chose de non seulement très développé, mais d’agressant : se promener en touriste équivaudrait à y croiser à tous les coins de rue des prostituées qui vous proposent leurs services, voire des « ping pong pussy shows » (je vous laisse vous documenter).
Pourtant, si je veux bien croire que ceux qui m’ont raconté leurs séjours n’ont pas menti, ma propre expérience diffère. Non, je n’ai pas croisé de prostituées ni de rabatteurs à « smoking pussy shows » (je vous laisse vous documenter). Je n’ai sciemment pas mis les pieds dans les quartiers « chauds » aux heures nocturnes, et ceci explique peut-être cela : promenez-vous à Pigalle le soir, combien de propositions de « come see show inside » vous fera-t-on ?
Car qui sait que la prostitution est officiellement interdite en Thaïlande ? Différentes lois la condamnent, alors qu’elle y semble florissante et que les autorités n’y trouvent pas forcément à redire. Voilà encore un hiatus, une loi qui ne reflète pas la réalité d’un pays, et une situation pas aussi évidente que ce qu’on aurait pu croire de prime abord.
Tout n’est pas noir, ou blanc, strictement interdit ou libéralisé, la réalité est un flou artistique fait de notre humanité. Pour 2015, je vous propose de ne pas repartir à zéro avec plein de bonnes résolutions de changement. Que ce soit en Thaïlande ou en France, je vous souhaite une année 2015 en paix dans le flou, avec ce que vous êtes et avec vos contradictions qui font votre richesse.