Christoffer Carlsson est né en 1986. Titulaire d’un doctorat de criminologie, il enseigne cette discipline. En 2012, l’European Society of Criminology lui a décerné le Young Criminologist Award pour son travail de recherche sur la rédemption des anciens criminels.
Le syndrome du pire a été élu roman policier de l’année 2013 par l’Académie des auteurs du roman policier suédois. Ce prix a déjà récompensé de grands noms du polar tels Stieg Larsson, Henning Mankell, Johan Theorin ou encore Åke Edwardson.
Résumé
Stockholm, fin de l’été 2013.
Une jeune droguée, Rebecca Salomonsson, est abattue dans un foyer pour femmes. Trois étages plus haut, dans son appartement, Leo Junker est réveillé par les lumières des voitures de police. Flic, il travaille aux affaires internes, la division la plus mal vue, celle des « rats » qui enquêtent sur leurs collègues.
Suspendu depuis « L’affaire Gotland », au cours de laquelle il a commis une erreur qui a coûté la vie à un policier, rongé par la culpabilité, Leo s’étiole dans son nouveau job. Alcool, errances nocturnes, sa vie ressemble à un lent naufrage. Mais un indice le frappe dans le meurtre de Rebecca et fait resurgir dans sa mémoire des personnages troubles de son adolescence : Julia et John Grimberg.
Extrait
Je traîne devant ta porte, comme je le faisais il y a un paquet d’années. Sauf que ce n’est plus ta porte, tu n’es pas ici. Tu n’es plus ici depuis longtemps. Je le sais parce que je te suis. Je suis seul ici. Et je ne suis même pas réellement ici. Tu ne me connais pas. Personne ne me connaît. Plus maintenant. Personne ne sait qui je suis.
Tu sens que quelque chose cloche, que quelque chose est sur le point de se produire ? Tu te souviens de l’époque consignée dans ces papes, mais tu choisis de l’ignorer, pas vrai ? Je le sais, parce je suis exactement comme toi. Ces rares fois où le passé surgit dans ta vie quotidienne, tu le reconnais. Tu le reconnais parce que tu n’es pas sûr de ce qui était vrai et ce qui ne l’était pas, parce que tout devient flou au fil du temps.
Je t’écris ceci pour te dire que tout ce que tu penses est vrai, mais pas nécessairement de la manière dont tu le penses. Si je le fais, c’est pour te raconter toute l’histoire.
Mon avis
Oui, l’histoire du passé qui resurgit, on nous la déjà faite, qui plus est, mêlée à celle du flic rongé par la culpabilité. Sauf que cette intrigue t’est servie par Christoffer Carlsson, docteur en criminologie, et qu’il va t’entraîner exactement là où il le souhaite : dans les méandres de la folie.
Quelle puissance narrative ! Quelle maîtrise ! Quel plaisir !
Le syndrome du pire, Christoffer Carlsson, éditions Ombres noires 354 pages 21 €