Né à Suresnes, Gilles Paris travaille depuis vingt ans dans le monde de la communication et de l’évènementiel. Il a publié son premier roman, Papa et maman sont morts en 1991.
Résumé
Victor a neuf ans et une sœur adolescente. Il va passer l’été à Cap-Martin avec ses deux mamans, Claire et Pilar. Avec son copain Gaspard il va rencontrer d’étranges jumeaux qui leur feront visiter de somptueuses villas. Mais son papa François lui manque.
Extrait choisi
[...]
Pour commencer, j’ai neuf ans. Je m’appelle Victor Beauregard.
A l’école Saint-Louis, à Bourg-en-Bresse, les méchants m’appellent Vilain Nez. C’est nul, car j’ai un joli nez en trompette comme celui de maman. Le prof de français, lui, di monsieur Beauregard. Les gentils, eux, se contentent de Victor, Alicia, papa et maman aussi.
Mes parents se sont séparés deux ans après ma naissance. Et je n’y suis pour rien. Ils ne s’aimaient plus comme avant. C’est eux qui le disent.
François, mon papa, est photographe et travaille pour des guides touristiques. Il fait rentrer dans son appareil des lacs, des forêts, des villages, des montagnes, des couchers de soleil, mais jamais d’humains, à part Alicia et moi. Et maman, mais c’était bien avant la naissance d’Alicia, ma grande sœur. Et je n’en n’ai pas de plus petite. Tant mieux, parce que les filles c’est compliqué. Ça joue à la poupée, et ça pleure pour un rien. Alicia a quatorze ans et, en dehors des photos de papa qu’elle a encadrées au-dessus de son lit, elle ne s’intéresse qu’aux garçons. Des fois, même, elle disparaît plusieurs jours avec, et maman devient « folle d’inquiétude ». Elle est incapable de rester assise et passe d’une pièce à l’autre, comme si ses pas mesuraient les mètres carrés de notre appartement à Bourg-en-Bresse. Mais Alicia revient toujours. A chaque fois, elle dit : « Ce n’est pas le bon. » Et elle s’enferme dans sa chambre. En bas, j’entends claquer sa porte comme une gifle. Maman court la rejoindre et moi je regarde un truc idiot à la télévision avec Pilar ou je joue avec ma tortue Katouta que je renverse sur le dos.
[...]
Mon avis
Encore une fois Gilles Paris a choisi de raconter une histoire du point de vue d’un enfant. Mais cela lui réussit si bien, pourquoi changerait-il de mode opératoire ?
Que peut comprendre de la vie un garçon de neuf ans ? Surtout quand il existe autour de lui des secrets de famille et des non-dits.
L’auteur nous confie le point de vue de Victor, l’enfant sage et rêveur, sur son entourage familial. Est-il vraiment si sage, ce petit bonhomme qui n’hésite pas à partir à l’aventure en compagnie de deux autres petits garçons inconnus ? A lire ses explications d’une logique enfantine empreinte d’un romanesque poétique, j’ai souri et ri. J’ai aussi pleuré, un peu.
L’écriture de Gilles Paris est gracieuse et tendre. Même s’il évoque des moments chagrins voire noirs, aucun détail sordide ou surfait n’alourdit l’ensemble.
L’été des lucioles… Encore un beau roman à votre actif, monsieur, merci !
L’été des lucioles, éditions Héloïse d’Ormesson 221 pages 17 €