Philip Le Roy est né à Toulouse. Diplômé d’une Ecole supérieure de commerce à Paris, exportateur de spiritueux à Londres, humanitaire à Manille, serveur à Atlantic City, charpentier dans le New Jersey, créateur d’une agence de voyage à New York, vendeur de signalétique à Lyon, concepteur-rédacteur publicitaire à Nice, il est aujourd’hui écrivain globe-trotteur.
Nota Bene : la plupart des faits historiques et linguistiques dont Philip Le Roy émaille son intrigue sont avérés et reposent sur les travaux d’orientalistes, de codicologues, d’historiens, de philologues, de paléographes et d’archéologues de renom qui ont consacré leur vie aux recherches sur le Coran. Les révélations historiques et théologiques contenues dans La porte du Messie ont toutes été validées par le théologien Guillaume Hervieux, diplômé et spécialiste en histoire des religions.
La Porte du Messie ou porte Dorée est l’une des huit portes qui percent les remparts de la vieille ville de Jérusalem. Elle donnait jadis directement accès à l’esplanade du Temple ou l’esplanade des Mosquées, avant d’être murées par Soliman le Magnifique en 1541. D’après les chrétiens, Jésus serait entré à Jérusalem par cette porte. Selon la tradition juive, le Messie viendra aussi par là. C’est pourquoi les musulmans l’ont murée et ont construit leur cimetière juste devant, sachant qu’un grand prêtre ne peut pas traverser un tel lieu. Cette porte est censée se rouvrir à la fin des temps.
Résumé
Simon Lange vient de perdre ses parents, tués dans un accident de la route. Son père lui a laissé des documents liés à ses origines, enfermés dans le coffre d’un hôtel de Jérusalem. Or, quand il se rend là-bas en compagnie de Markus, un ami de son père, le coffre est vide.
Le soir même, après avoir beaucoup bu, les deux hommes se rendent devant la porte du Messie. Filmé par Markus, Simon se jette contre la porte et disparaît au travers. Le lendemain, le jeune homme se réveille en cellule de dégrisement, sans aucun souvenir de ce qu’il s’est passé.
Aidé par Sabbah, un jeune Syrienne, Simon va se lancer à la recherche de Markus qui a disparu et poursuivre les investigations de son père et de son ami sur les origines du Coran.
Extrait choisi
[...]
Le Champ-de-Mars était recouvert de rosée, l’air frais pas encore vicié. Des lève-tôt joggaient avant de courir à leur travail. Des employés municipaux nettoyaient la chaussée. Un adolescent filait sur un skate-board. Un vieillard indigent poussait un caddy rouillé rempli de sacs. En attendant l’ouverture de la BnF, Simon s’installa à la terrasse d’un café, près d’un étourneau qui picorait des miettes de croissant sur une chaise. Le garçon de café chassa le sansonnet d’un geste disgracieux avec son plateau.
Impossible coexistence de la vie civilisée et de la vie sauvage.
Simon commanda un café et ouvrit le carnet de Paul dont il se servait pour rapporter les faits depuis la mort de ses parents. Sans omettre le moindre détail. Relire ses notes l’aiderait peut-être à y voir plus clair.
Une ombre glissa sur son carnet.
- Vous vous êtes trompé de cou !
Il leva le nez.
Elle était devant lui.
La belle inconnue de la nuit.
- Pamina ?
- Comment m’avez-vous appelée ?
Simon laissa le berger allemand lui renifler l’écharpe.
- Je l’ai ramassé dans l’herbe… là-bas… expliqua-t-il.
- Vous vous appropriez toujours ce que vous ramassez ?
Simon ne savait pas quoi répondre. Alors il posa une question :
- Comment m’avez-vous retrouvé ?
Elle désigna l’animal en train de répandre de la bave sur son jean.
- L’odorat du chien est un million de fois plus sensible que celui de l’homme. Particulièrement celui du berger allemand. Cela explique pourquoi il sait reconnaître dans une forêt un bâton que vous lui lancer… ou l’écharpe que vous avez oubliée la veille sur la pelouse.
Simon dénoua l’étoffe précieuse et la restitua, un peu confus, à sa propriétaire.
- Maintenant, il y a nos deux odeurs dessus, lui reprocha-t-elle.
- Vous croyez que cela risque de perturber votre chien ?
- Au moins, je saurai comment vous retrouver.
- Il y a des moyens plus simples.
Il réalisa trop tard que, en ce qui le concernait, ce n’était pas le cas. Il n’avait ni adresse ni numéro de téléphone à communiquer.
- Mais pas aussi efficace, devina-t-elle.
De près et de jour, elle était encore plus belle. Jaillie non pas de La flûte enchantée mais d’un conte des mille et une nuits. Sculptée dans le soleil oriental. A rendre poète le plus fourbe des vizirs. Cette femme dont il ne connaissait pas encore le nom et qu’il avait baptisée Pamina fit surgir en lui les vers de l’un des plus beaux poèmes de la Terre. Il ne put s’empêcher de le lui dire et de réciter deux alexandrins évocateurs pendant que le chien lui mordillait gentiment le mollet.
- « Elle marche en déesse et repose en sultane, elle a dans le plaisir la foi mahométane ».
- C’est beau, dit-elle.
- Baudelaire.
- On dirait que mon chien vous aime bien.
- Comment s’appelle-t-il ?
- Adolf.
Simon tiqua.
- Pour un berger allemand, ça sonne bien, non ? fit la jeune femme.
Comme Simon restait muet, elle ajouta :
- Je plaisante… Il s’appelle La Truffe.
[...]
Mon avis
La Porte du Messie aussi étrange que cela pourrait le paraître est un thriller. Page après page, en suivant Simon Lange dans sa quête qui le mènera de Jérusalem à Berlin, de Berlin à Paris, de Paris à Tel-Aviv, de Tel-Aviv à Maaloula, le lecteur découvrira les révélations les plus explosives jamais révélées sur le Coran et l’islam.
Tout l’art de Philip Le Roy est de mêler les explications historiques et théologiques avec une intrigue menée tambour battant. Nul doute qu’au point final, le lecteur aura envie d’aller vérifier sur place que ce qu’il a lu est vrai. Ainsi, contrairement à ce que croient les musulmans orthodoxes, le Coran ne retransmettrait pas la parole de Dieu telle qu’elle a été révélée au prophète Mohamed mais il aurait été écrit et retravaillé beaucoup plus tard dans le but d’unifier les ethnies afin de combattre Israël.
La Porte du Messie révèle les derniers secrets qui concernent l’islam. Le lire, c’est prendre le risque de voir s’effondrer vos certitudes. Etes-vous prêts ?
La Porte du Messie, Philip Le Roy, éditions Le Cherche Midi 384 pages, 19 €