Il n’y a rien que je n’aime pas chez l’homme
J’aime l’homme au grand complet
Surtout s’il est grand
Et qu’il porte un complet
Quand je vois un homme
Dans une chemise habillée
Je veux m’approcher de lui
Derrière son dos
Mettre ma main
Sur son épaule
Et la laisser là
Pour un instant
Je pense à ses chaussettes
Comment il en a choisi une paire
Ce matin-là
Et les restantes qui sont
Encore à la maison
Dans un tiroir
Et ses chaussures —
Dieu que ces chaussures me tuent
Surtout si elles sont polies
Que fait-il pour qu’elles reluisent ainsi ?
Tout ce dont j’ai besoin
C’est une paire de chaussures noires
Pour qu’une vague de tendresse
Déferle se moi et me terrasse
Et les cravates qui reposent
Sur leur petit carrousel
J’imagine qu’il les a tenues
Devant le miroir en hésitant
J’ai des hallucinations
D’eau de Cologne
De cigarettes et de laine vierge
Qui pincent mes narines
Et me font tourner de l’œil
Homme au grand complet
Je veux te donner la langue
Je veux avaler ton foutre
Cachée dans le placard à balai
Te réciter des vers masturbatoires
Trempés dans le Tanqueray et tonic
Homme au grand complet
Je veux te voir au garde-à-vous
Nu et dressé devant moi
Te tenir dans ma paume
Comme ma petite chose
Pincer tes mamelons de rubis
Taquiner ton cul du bout de mon petit doigt
Homme au grand complet
Quand viendras-tu à moi?
Quand viendras-tu déposer
Ton pantalon de tweed
Sur le plancher de ma chambre?
Quand viendras-tu accrocher ton veston
Sur le ciel de mon lit?
Où es-tu ce soir?
Où es ta bite gonflée et sirupeuse?
Où sont tes couilles de marbre tendre?
Quand viendras-tu aimer
Chaque parcelle de mon corps?
Quand viendras-tu m’aimer
Au grand complet?