Trois jeunes filles naïves ayant refusé les avances de Dionysos subissent la colère de Zeus et sont condamnées à l’exil. Celui-ci prend la forme d’une dimension fantastique où elles deviendront de pures nymphomanes livrées en pâture aux monstres environnants.
D’une vulgarité assumée et sans complexe, le Diable affiche par le biais d’un scénario vaguement emprunté à la mythologie, une pornographie ravageuse. Sa première partie nous fait découvrir les trois personnages principaux, à savoir Alcathoé, Leucippe et Arsippé, brune, blonde et rousse, mais toute les trois résolument dépravées. Évoluant nues dans une jungle peuplée de Fouiks, petites bestioles volantes à la trompe pénienne et fétiches de l’auteur, elles arborent des mensurations aussi superposables que grotesques. Passés quelques touches-pipi saphiques entrent en scène des colosses rockabilly polymembrés, se faisant une joie de satisfaire ces insatiables victimes dont la petite queue probablement vestigiale prolonge délicieusement une série d’orifices souvent béants. Reconnaissons d’ailleurs qu’au delà d’une plastique particulièrement sexuée, l’auteur réserve à ses héroïnes une propension à se faire maltraiter le rectum dont nous nous garderons bien d’analyser le sens. Puis les trois filles traverseront un étrange miroir subaquatique les menant vers un monde encore plus étrange, dont la peuplade locale, leur arrivant à la hanche en taille, est une tribu d’obsédé(e)s sexuel(le)s. Hommes et femmes attachent nos héroïnes et se livrent aux pires sévices que l’anatomie humaine peut supporter, mais non sans un certain savoir-faire. C’est en happy-end que se terminent ces aventures aussi obscènes que comiques, mais vous lirez la fin vous-même.
La dernière partie est vraiment la plus marquante et la différence de taille des protagonistes, que l’auteur utilise déjà dans son album précédent Melonie, s’avère efficace en plaisir perverti. Ces petits personnages ont de plus un langage amusant, sorte de jargonophasie « fristaïle »… Côté dessin, on ne fait pas dans l’estampe, mais dans le numérique. Technique que l’auteur détaille bien dans un petit résumé de trois pages en fin d’ouvrage où il commente la genèse et la création de celui ci. Plutôt sympa.
Au total, une bédé plus fine qu’elle en a l’air, où le trash le dispute à l’humour et où l’érotisme n’a pas vraiment sa place.
Auteur : FILOBEDO. Edition : TaBou. 56 pages.