A la vieille de la sortie de The Canyons dans les salles américaines, James Deen commence à sérieusement exciter les journalistes. Il a récemment atteint un nouveau stade de popularité avec un long portrait par Sanjiv Bhattacharva dans le très chic magazine masculin Esquire — sobrement intitulé « The Ryan Gosling of porn ».
L’article revient sur l’histoire de James Deen que vous connaissez sûrement déjà mais que le public du magazine ignore sans doute. D’ailleurs, Sanjiv Bhattacharva commence son interview par une question cliché mais dont la réponse vaut son pesant de cacahuètes :
« Comment faites-vous pour bander devant toute une équipe de tournage ? »
« Ce qu’il y a de plus difficile dans mon job, ce n’est pas à proprement parler de bander devant une équipe, plein de gens font ça, notamment chez les échangistes. Non, en fait le plus dur c’est d’être excité à la demande. Tu dois pouvoir passer du souvenir de ton chat Fluffy qui a été écrasé par une voiture et qui te manque à « Hey James viens-là et bande ! »
L’interview passe également par la case BDSM et claques dans la gueule, une partie assez importante du travail de James Dean que les journalistes français semblent ignorer, préférant le qualifier d’idole des adolescentes. Voici l’anecdote glaçante du producteur Shylar Cobi, sur un tournage dirigé par James Deen :
« Il y avait cinq mecs le premier jour, sept le deuxième et une actrice. Ils lui ont tout fait : attachée, fouettée et mis sa tête dans l’eau tout en la prenant par tous les trous. C’était juste… Je ne comprends même pas pourquoi ces filles font ça… Bref, quoiqu’il en soit, après la première scène d’anale, elle s’est mise à saigner. Du coup, ils ont décidé de continuer avec une double-anale, parce qu’avec 2 bites, elle serait pleine et ça empêcherait le sang de s’écouler. »
Quand le journaliste demande à James Deen son avis sur cette scène, il répond simplement que le choix venait de l’actrice qui aurait pu employer son safe-word si elle l’avait voulu. Autre témoignage avec Andy San Dimas lors de sa première rencontre avec lui il y a six ans sur son premier tournage :
« Je n’ai jamais été dominée par un mec comme ça. C’était comme si le vent me fouettait la gueule, c’était hyper brutal, car il me giflait et me crachait dessus. Bien sûr, je lui avais dit avant que j’étais ok, mais j’étais surprise par l’intensité de ses gestes. J’avais une énorme marque sur le visage et je n’ai parlé à personne pour le reste de la journée »
Esquire s’attarde longuement sur la passion de James pour le sexe, une vocation qu’il aurait eu depuis sa plus tendre enfance. D’après la légende, petit James serait tombé sur un magazine coquin qui traînait par terre sur une piste de course. Il l’aurait alors feuilleté et aurait eu une cette révélation : il sera acteur porno. Il revient ensuite sur son enfance hyperactive et son adolescence où il fricotait avec des punks jusqu’à ses débuts dans le porn et sa boulimie sexuelle. Arrive alors l’inévitable question : tu baises combien de fois par jour ?
« Mmh ça dépend ce que signifie « baiser », on va dire que c’est seulement la pénétration et qu’il y a un temps de pause raisonnable entre chaque ok ? Bon alors, quand je me réveille je baise avec ma copine (Stoya, ndlr), puis je me prends une tasse de café et je re-baise. Sans forcément avoir d’orgasme, mais la fille peut en avoir un ou deux. Après je vais au boulot et là forcément je baise, entre le soft, le hard et les photos, ça fait environ 3 fois. Je peux éventuellement baiser sous la douche après les tournages, enfin je rentre chez moi et je baise à nouveau avec ma meuf. »
On tient une moyenne de 7 fois par jour, comme un patron.
Pour finir de lustrer ce portrait, Bret Easton Ellis apporte sa petite contribution au mythe :
« Je le trouve fascinant, son style est tellement original pour le porno hétero. Pas pour le porn gay, quoique James a une grosse fan base gay (…) »
Il s’est d’ailleurs demandé si Deen était le bon choix pour The Canyons, Ils se sont donc rencontrés pour dîner à côté d’Hollywood. Deen avait mis son plus beau costume et était clairement stressé. Pendant qu’ils discutaient, l’écrivain a été frappé :
« J’avais devant moi un mec qui mangeait avec distinction son plat de spaghetti et qui s’apprêtait à tourner un scène de BDSM hard dans l’heure qui suivait. Tout comme le rôle sur lequel je travaillais, il avait sa part d’ombre. »
BEE est ensuite rentré chez lui et a écrit en pensant à Deen pour construire son scénario :
« Laissez-moi vous dire une chose, sur ce tournage James était de loin le moins névrosé de l’équipe, je dirais même le plus professionnel ».
Malgré toute la pub que lui apporte le business du mainstream, James reste fidèle à ses habitudes et continue le porn, où le respect de l’autre est d’après lui plus important que tout.
« Sur le tournage de The Canyons, je vous assure que si il y avait quelque chose qui me mettait mal à l’aise, il y avait immédiatement une nuée de personnes qui tentaient de faire des compromis pour que tout se passe bien pour moi. Mais lorsque je suis sur un tournage porno et que je dis « je le sens pas », il n’y a pas de compromis possible : on ne le fait pas. Là-dedans, les limites de chacun sont totalement respectées. »
Ça doit dépendre de quel point de vue on se place James mais pourquoi pas…
L’intégralité de ce long portrait est à lire dans Esquire.