Une vingtaine de personnes se pressaient, samedi 9 septembre, au Centre LGBTI de Lyon pour assister à la première réunion d’information d’une toute nouvelle association. Migrations, minorités sexuelles et de genre (plus simplement appelée 2MSG) a été créée le 17 mai dernier, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie. Comme son nom l’indique, elle cherche à répondre aux problèmes que rencontrent les personnes migrantes LGBT à leur arrivée en France.
Le projet n’est pas né ex nihilo : il existait déjà, au sein du Centre LGBTI, une commission en charge de ces questions. 2MSG prend son relais pour faire face à l’afflux de demandes d’aide. Chaque semaine, plusieurs personnes migrantes viennent en effet taper à la porte des associations. Ce sont pour la plupart des hommes, venus d’Afrique subsaharienne ou du Maghreb. Certains viennent demander une attestation d’appartenance à une association LGBT, qui pourrait les aider à obtenir un statut de demandeur d’asile. Mais le soutien apporté par 2MSG va bien au-delà d’un simple bout de papier.
Constitution de dossierSes bénévoles (qui sont actuellement une dizaine, à parité hommes-femmes et tou-te-s membres d’une autre association du Centre LGBTI) aident ainsi les personnes migrantes à faire valoir leurs droits auprès de l’administration, en particulier auprès de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA). Cet organisme dépendant du ministère de l’Intérieur peut accorder le droit d’asile à celles d’entre elles qui fuient des persécutions dans leur pays d’origine, notamment en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. «L’une de nos tâches consiste à les préparer à leur entretien avec l’OFPRA et à les aider à établir leur «récit de vie» : un document de une à six pages qui présente leur parcours, les raisons de leur départ et pourquoi elles ne veulent pas retourner dans leur pays», explique Jean-Yves Brunel, secrétaire de 2MSG.
Lors de cette entrevue, qui dure en moyenne une heure, une présentation confuse, contradictoire ou manquant de précisions et d’éléments personnels peut aboutir à un refus. D’autant plus que certain-e-s migrant-e-s LGBT viennent de pays considérés par l’OFPRA comme «sûrs» parce que leur vie n’y est pas en danger immédiat – ce qui ne les empêche pas d’y subir persécutions et harcèlements quotidiens. «Cette préparation nécessite de gagner la confiance des personnes migrantes», poursuit Jean-Yves. «Beaucoup sont ainsi devenus des amis». À terme, il souhaiterait d’ailleurs que celles qui ont obtenu le droit de rester en France s’impliquent à leur tour dans l’association, dont la nécessité, malheureusement, semble devoir s’inscrire dans la durée.
Prochaines permanences les jeudis 12 et 26 octobre de 15h à 18h au Centre LGBTI de Lyon, 19 rue des Capucins-Lyon 1 / 04.78.27.10.10 / www.centrelgbtilyon.org
contact@asso2msg.org / www.asso2msg.org / www.facebook.com/Asso2MSG
Photo : lors de la Pride de Londres en 2016 © Alisdare Hickson
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